France – Algérie : Manuel Valls prend la défense de Kamel Daoud
Le Premier ministre français, Manuel Valls, a exprimé son soutien à l’écrivain algérien, pris depuis plusieurs semaine au coeur d’une polémique.
« Il est nécessaire, impérieux et urgent, comme beaucoup l’on fait ces derniers jours, de soutenir Kamel Daoud. Sans aucune hésitation. Sans faillir », lance Manuel Valls dans une tribune publiée sur sa page Facebook, le 2 mars.
Depuis plusieurs semaines, le Goncourt du Premier roman 2015 défraie la chronique. Il est vivement critiqué pour ses propos tenus fin janvier dans une tribune intitulée « Cologne, lieu de fantasme« , publiée dans Le Monde, La Reppublica, et le New-York Times, et dans laquelle il évoquait, entre autres, le sexe comme étant « la plus grande misère dans le ‘monde d’Allah’.
Devant la polémique, le Premier ministre ne mâche pas ses mots, apportant son franc et clair soutien à Kamel Daoud. « Abandonner cet écrivain à son sort, ce serait nous abandonner nous-même », défend-il.
https://twitter.com/manuelvalls/status/705071106953183232
Consterné par « la hargne inouïe » dont il fait l’objet, Manuel Valls ne tarit pas d’éloges à l’égard du « romancier de talent », regrettant son choix « de renoncer à son métier de journaliste », « face à la violence et la puissance de la vindicte ». Pour le Premier ministre, « c’est tout simplement inconcevable », et aussi « le signe (…) d’une grande difficulté, dans notre pays, à penser sereinement le monde d’aujourd’hui ».
Kamel Daoud montre le chemin qu’il faut emprunter
« Kamel Daoud se risque à tracer la voie à suivre » poursuit Manuel Valls. « Entre l’angélisme béat et le repli compulsif, entre la dangereuse naïveté des uns – dont une partie à gauche – et la vraie intolérance des autres – de l’extrême droite aux antimusulmans de toutes sortes -, il nous montre ce chemin qu’il faut emprunter »conclut-il.
Visé par une fatwa en Algérie, Kamel Daoud doit aussi faire face à ses pourfendeurs dans son pays natal. Toutefois, selon la presse algérienne, le procureur auprès du tribunal d’Oran (Ouest) a requis mercredi une peine de six mois de prison ferme contre le prédicateur salafiste, qui en décembre 2014 avait lancé un appel au meurtre contre l’écrivain algérien pour « hérésie et apostasie ».
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