Kenya : le gros bug de Google
Une entreprise basée à Nairobi accuse la firme de Mountain View, Google, de pillage. Explications.
Né dans un garage en 1998, dans la plus pure tradition californienne, Google est devenu en moins de quinze ans l’une des quatre plus grosses capitalisations boursières (environ 163 milliards d’euros) du secteur des nouvelles technologies. Autour de son moteur de recherche, l’entreprise a développé quantité de services et d’applications : vente de publicités, messagerie Gmail, système d’exploitation Android, navigateur Chrome, etc. Son arrivée en Afrique, en 2007, a été perçue comme une bénédiction, la preuve du potentiel du continent en matière d’internet, et Google était vu comme un allié de choix pour les start-up locales.
« Mortifié »
Oui, mais voilà, la belle image vient d’être écornée par un scandale pour le moins surprenant. Détenue par le géant sud-africain des médias Naspers et basée à Nairobi, la société Mocality, qui en deux ans a mis sur le web une base de données de 170 000 entreprises kényanes, a annoncé le 13 janvier avoir été victime d’un pillage de la part d’employés de Google ou d’un de ses sous-traitants. Depuis le Kenya, puis l’Inde, ces derniers auraient contacté, sous couvert d’un prétendu partenariat entre les deux compagnies, environ 30 % des sociétés répertoriées par Mocality pour leur vendre des sites internet.
Nelson Mattos, vice-président de Google pour les produits et l’ingénierie en Europe et dans les marchés émergents, s’est dit « mortifié » par cette révélation. Alors qu’une enquête interne est en cours, le projet de cartographie mondiale OpenStreetMap vient à son tour de révéler avoir détecté une série d’actions malveillantes perpétrées à son encontre par des personnes travaillant pour Google, toujours en Inde.
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