Pascal Houangni prend les rênes de la BVMAC

Le nouveau directeur général de la Bourse basée à Libreville, Pascal Houangni, doit dynamiser un marché atone et oeuvrer au rapprochement avec Douala.

Le Gabonais réussira-t-il là où ses prédécesseurs ont échoué ? © DR

Le Gabonais réussira-t-il là où ses prédécesseurs ont échoué ? © DR

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© Vincent Fournier pour JA

Publié le 1 février 2012 Lecture : 2 minutes.

« Seule une sous-région soudée pourrait mieux coopérer avec des marchés financiers extérieurs et bénéficier des innovations technologiques », écrivait Pascal Houangni, en juin 2006, dans un article intitulé « Quels défis pour la jeune Bourse des valeurs mobilières d’Afrique centrale (BVMAC, NDLR) ? », paru dans la lettre mensuelle du cabinet international OTC Conseil. Il y occupait alors un poste de consultant. Dans cet article, il soulignait la nécessité de fusionner les Bourses de Libreville et de Douala. Deux Places qui opèrent sur un même marché sous-régional sans aucune synergie, alors même que les pays où elles sont implantées (le Gabon et le Cameroun) sont membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), dont le but est de promouvoir l’intégration sous-régionale.

Juste retour des choses ?

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Le 9 janvier, Pascal Houangni a été nommé directeur général de la BVMAC par le conseil d’administration de l’institution. Les problèmes qu’il soulevait dans son article sont toujours d’actualité. Mais avant qu’il puisse entrer dans le vif du sujet et mettre en oeuvre les solutions qu’il proposait en 2006, sa nomination doit être validée par la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (Cosumaf). Cela devrait être une formalité, assure-t-on au sein de l’organe régulateur. Houangni devra ensuite présenter, en mars prochain, son plan d’action et son budget à son conseil d’administration.

Jusqu’ici, Pascal Houangni, 36 ans, était à la tête de la direction du marché central et du développement de la BVMAC. En fait, explique une source interne à l’institution, « son article de 2006 avait été lu par Jean Ping, à l’époque ministre des Affaires étrangères du Gabon, et par le président du conseil d’administration de la BVMAC, Henri-Claude Oyima, qui lui ont proposé de rejoindre la Bourse ». Il quitte alors OTC Conseil pour mettre en place, entre juillet 2007 et août 2008, le système de cotation de la place de Libreville et former l’équipe chargée d’animer le marché. Une équipe qu’il dirige depuis lors.

Fusion en suspens

Les défis auxquels il devra faire face dans ses nouvelles responsabilités sont encore plus grands. Ses prédécesseurs ont tous échoué : ni son compatriote Willy Ontsia, ni les Centrafricains Marlyn Mouliom-Roosalem et Yvon Psimhis n’ont réussi à attirer les entreprises de la sous-région vers la BVMAC. Seul le compartiment obligataire y est actif. D’ailleurs, faute de dynamisme, les comptes de la Bourse de Libreville sont longtemps restés déficitaires, contraignant les actionnaires à mettre la main à la poche en novembre 2011 pour la recapitaliser. Au total, ils y ont injecté près de 3 milliards de F CFA (4,6 millions d’euros), dont 2 milliards apportés par la Banque gabonaise de développement, qui en devient ainsi l’actionnaire majoritaire.

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Le nouveau directeur général devra aussi oeuvrer au rapprochement entre Libreville et Douala. Malgré l’engagement pris par les chefs d’État de la Cemac à Bangui en janvier 2010, le projet de fusion qui vise à doter l’Afrique centrale d’une Bourse dynamique peine à se concrétiser. Les deux institutions ne parviennent pas à s’entendre. Sollicitée comme arbitre, la Banque africaine de développement (BAD) devrait proposer aux chefs d’État de la sous-région, lors de leur prochain sommet, un schéma de rapprochement. Encore faudrait-il que cette réunion, théoriquement annuelle mais qui n’a pas eu lieu depuis deux ans, puisse enfin se tenir.

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