Zain change de cap

En cédant 46 % de son capital, l’opérateur koweïtien semble renonce à céder ses actifs africains mais récupère 13,7 milliards de dollars en cash.   Les nouveaux actionnaires du koweïtien: le malaisien Al-Bukhari et l’Indien Vavasi © Stephen Dorey/Abipp/Alamy/Foto12

Publié le 15 septembre 2009 Lecture : 2 minutes.

Le 31 août dernier, Zain a changé de cap, supprimant les dispositions qui limitaient la participation d’investisseurs étrangers à 5 % de son capital. Une décision rapidement suivie de faits puisque, le 8 septembre, Bader al-Khorafi, dirigeant du groupe du même nom et plus gros actionnaire privé de l’opérateur, précisait le montant de la transaction (13,7 milliards de dollars), les noms des investisseurs (le malaisien Al-Bukhari Group et les indiens Vavasi Group, BSNL et MTNL) et l’échéance de la vente d’ici à quatre mois. Bigre ! À croire qu’il y a urgence.

Coïncidence ? Les 13,7 milliards de dollars en jeu sont proches de ce qu’exigeait Zain pour ses actifs africains (12,5 milliards) qu’il peinait visiblement à vendre, qualifiés de « trop chers » selon un analyste. Surtout, ces actifs nécessitent une vaste et coûteuse restructuration managériale. Car si l’Afrique subsaharienne représente 60 % de l’ensemble des abonnés de Zain, elle ne génère que 10 % de sa rentabilité. « C’est une zone qui consomme beaucoup de capitaux », explique le patron de Fonsali & Cie, obligeant le koweïtien à débourser plus de 12 milliards de dollars depuis 2005.

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Toutes les options ouvertes

En attendant, la question des accords, notamment de gouvernance, conclus en coulisse entre les actionnaires koweïtiens et les nouveaux arrivants reste ouverte. « Les Indiens ont un savoir-faire sur les marchés à faible Arpu [chiffre d’affaires mensuel moyen réalisé par client, NDLR] », souligne Albert Fondop-Fonkam. Dans ce contexte, les Koweïtiens continueraient de piloter la zone Mena (Moyen-Orient et Afrique du Nord), dont ils sont familiers, et délégueraient l’Afrique subsaharienne à leurs alliés indo-malaisiens. Et dans l’hypothèse d’un divorce entre eux, qui provoquerait une scission des actifs, chacun pourrait conserver sa zone d’excellence… « Toutes les options sont ouvertes », résume le patron de Fonsali & Cie.

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