Alstom lance sa première usine sud-africaine pour fournir 600 trains

« Ce contrat sud-africain est le plus important jamais décroché par Alstom dans le monde », indique Gian Luca Erbacci, vice-président d’Alstom pour l’Afrique et le Moyen-Orient, qui est à Johannesburg ce 4 mars. Alstom lance la production en Afrique du Sud des trains X’Trapolis Mega dans sa nouvelle usine de Dunnottar, dans la région de Johannesburg, pour son client sud-africain l’opérateur ferroviaire Prasa.

Un des premiers X’Trapolis livrés en Afrique du Sud en provenance du Brésil fin 2015. © Gibela

Un des premiers X’Trapolis livrés en Afrique du Sud en provenance du Brésil fin 2015. © Gibela

ProfilAuteur_ChristopheLeBec

Publié le 4 mars 2016 Lecture : 3 minutes.

Alstom a finalisé le 14 octobre 2013 la signature d’un contrat de 51 milliards de rands (environ 4 milliards d’euros) avec l’opérateur public sud-africain en charge du transport ferroviaire, Passenger Rail Agency of South Africa (Prasa).

Le contrat signé entre Prasa et Gibela Rail Transportation – un consortium comprenant également la société d’ingénierie sud-africaine Actom et détenu à 61 % par Alstom – porte sur la fourniture de 600 trains de passagers (3 600 wagons) entre 2015 et 2025.

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Le contrat prévoit également la construction d’une usine de fabrication en Afrique du Sud, celle qui est inaugurée ce vendredi 4 mars. Elle sera construite dans un délai de 18 mois et emploiera 1 500 personnes, selon les chiffres communiqués par Alstom. Le premier train doit en sortir avant la fin de l’année 2017.

En plus de ce contrat, Gibela fournit un accompagnement technique et les pièces de rechange pour une période de 18 ans.

Au sein d’Alstom, Gian Luca Erbacci est aux manettes de la région Afrique et le Moyen-Orient. Il revient pour Jeune Afrique sur ce méga-contrat de quatre milliards d’euros et sur l’évolution du marché des transports ferroviaires en Afrique subsaharienne.

Que représente pour vous l’appel d’offres remporté par Alstom auprès de l’opérateur ferroviaire sud-africain Passenger Rail Agency of South Africa (Prasa), pour lequel vous inaugurez ce 4 mars à Johannesburg l’usine de fabrication de rames de train ?

Gian-Luca ERBACCI © Gibela

Gian-Luca ERBACCI © Gibela

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Ce contrat, d’une valeur de quatre milliards d’euros pour la livraison et fabrication de 600 trains X’Trapolis Mega, est tout simplement le projet le plus important en taille jamais obtenu par Alstom dans le monde et dans son histoire !

Il comporte une forte dimension industrielle avec un transfert local de compétences : les deux premiers trains qui ont été livrés en 2015 – actuellement en phase de test sur le réseau sud-africain – viennent du Brésil, mais 580 trains seront fabriqués dans l’usine que nous inaugurons à Johannesburg ce vendredi 4 mars, exactement dans les délais prévus par le contrat.

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Pourquoi le volume de train commandé par la Nation arc-en-ciel est-il aussi important ?

Parce que cela faisait 40 ans que l’Afrique du Sud n’avait pas renouvelé son parc de matériel roulant ! Le pays a un grand savoir-faire en matière de maintenance, c’est ce qui explique la longévité des trains qui ont circulé jusqu’à aujourd’hui, mais il lui fallait investir.

Le contrat actuel, obtenu après un appel d’offres international, court sur 10 ans pour atteindre ce chiffre de 600 trains au total. Mais à l’avenir, nous estimons que les besoins du secteur ferroviaire sud-africain vont aller croissant… Nous ne sommes d’ailleurs pas les seuls groupes internationaux intéressés par ce pays, en témoigne la présence de nos concurrents autour du Gautrain [train rapide desservant la région de Johannesburg réalisé par le consortium Bombela, piloté par le canadien Bombardier, Ndlr].

L’implantation d’une usine à Johannesburg était-elle inéluctable ?

L’appel d’offres prévoyait dès le départ une production locale de ces trains, mais le volume très important de ce contrat la justifie largement. C’est la taille d’un projet qui justifie d’investir sur le plan industriel, ainsi que nous l’avons fait en Algérie, avec l’implantation d’une co-entreprise d’assemblage de tramways à Annaba avec nos partenaires locaux, du fait du nombre important de projets de transports urbains en cours dans le pays.

En dehors de l’Afrique du Nord et de l’Afrique du Sud, où Alstom est bien présent, voyez-vous un décollage des projets ferroviaires en Afrique subsaharienne ?

C’est récent, mais ces deux dernières années nous observons une croissance du nombre de projets, notamment de tramways et de trains régionaux, ailleurs en Afrique subsaharienne. Il y a un appel d’offre pour des trains de banlieue à Dakar au Sénégal, un projet du même type à Abidjan en Côte d’Ivoire, mais aussi au Nigeria et en Éthiopie, qui a récemment lancé l’exploitation d’un tramway à Addis-Abeba.

Le marché africain est en forte croissance, et d’ailleurs la concurrence y est forte pour décrocher les appels d’offres.

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