L’Algérie exclut l’émission d’un eurobond

Abdelmalek Sellal a indiqué que l’Algérie pourrait émettre un emprunt en avril sur le marché local. Le Premier ministre algérien a toutefois exclu toute émission obligataire internationale.

Le premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal, à Tunis, le 29 mars 2015. © Emmanuel Dunand/AP/SIPA

Le premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal, à Tunis, le 29 mars 2015. © Emmanuel Dunand/AP/SIPA

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Publié le 4 mars 2016 Lecture : 2 minutes.

L’Algérie va émettre un « grand emprunt national » en avril prochain, a annoncé le Premier ministre Abdelmalek Sellal le mercredi 02 mars, en marge de l’ouverture de la session de printemps du Parlement.

Hormis son taux d’intérêt (5 %), aucun détail supplémentaire n’a été fourni pour le moment quant aux modalités de cet emprunt. Le Premier ministre algérien n’a pas indiqué le montant éventuel de cette levée de fonds, ni la maturité des obligations, ni si les souscriptions seront ouvertes au grand public, aux opérateurs économiques privés ou réservées aux institutions financières publiques.

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Tensions budgétaires

L’intervention d’Abdelmalek Sellal a permis, toutefois, de clarifier deux aspects clés de la situation économique de l’Algérie : l’État des difficultés budgétaires et l’opposition du gouvernement à la dette internationales.

L’annonce de cet emprunt confirme les tensions budgétaires du pays, alors que la chute des cours du pétrole (95 % de ses revenus extérieurs et 60 % du budget de l’État) grève les recettes publiques.

La Loi de Finances 2016 prévoit un déficit budgétaire de plus de 3 200 milliards de dinars (environ 27 milliards d’euros), avec 7 984 milliards de dinars de dépenses (68,49 milliards d’euros) et 4 747 milliards de dinars de recettes (40,72 milliards d’euros). Or ce budget est basé sur un prix du pétrole de 37 dollars le baril, alors qu’il s’échange autour de 30 dollars sur les marchés internationaux, ce qui laisse craindre un déficit plus important que celui prévu par les autorités algériennes.

Le recours au « grand emprunt national » pourrait permettre à Alger de financer son déficit en limitant les prélèvements dans le Fonds de régulation des recettes (FRR). Les réserves de ce fonds chargé de gérer les excédents budgétaires issus de l’exploitation pétrolière atteignaient 3 441 milliards de dinars fin juin 2015, soit une baisse de -33,3 % en un an. Selon les estimations du gouvernement algérien, elles ne devraient atteindre que 1 797 milliards de dinars (15,1 milliards d’euros) à la fin 2016.

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Pas de recours à l’endettement extérieur

Malgré cette conjoncture difficile pour les finances publiques algériennes, Abdelmalek Sellal a exclu tout « recours à l’endettement extérieur ». Cette déclaration du Premier ministre, qui a affirmé que « l’Algérie maîtrise toujours les grands équilibres macro-économiques nationaux », va à rebours de la déclaration du ministre du Commerce, Bekhti Belaïb, qui avait indiqué en octobre dernier qu’Alger pourrait contracter un prêt auprès de la Chine pour financer certains projets publics.

Si des accords de financement sont régulièrement conclus entre des entreprises et des institutions financières chinoises et des entreprises publiques algériennes, Alger n’a pas, pour l’instant, contracté d’emprunts d’État avec Pékin.

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Plutôt qu’un financement extérieur, le gouvernement algérien pourrait, outre l’émission de l’emprunt national, se tourner vers la Banque centrale, a indiqué à la même occasion Abdelmalek Sellal.

La Banque d’Algérie est autorisée à « consentir exceptionnellement au Trésor public une avance, destinée exclusivement à la gestion active de la dette publique extérieure », selon l’ordonnance du 27 août 2003 relative à la monnaie et au crédit [PDF].

Les réserves de change de l’Algérie étaient estimées à 151 milliards de dollars fin 2015 et sont attendues à 121 milliards de dollars fin 2016.

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