Maroc : ballet diplomatique européen pour le rétablissement d’un accord agricole

La crise diplomatique entre Rabat et Bruxelles, consécutive à l’annulation partielle d’un accord agricole, connaît de nouveaux rebondissements. Federica Mogherini, la Haute Représentante de l’Union européenne (UE) et la politique de sécurité, est en visite officielle à Rabat ce vendredi 4 mars pour s’entretenir avec Salaheddine Mezouar le ministre des Affaires étrangères marocain. Après que le Royaume a décidé de geler ses contacts avec l’UE le 25 Février.

Salaheddine Mezouar, ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération, et Federica Mogherini, haute représentante de l’UE, à Bruxelles le 14 décembre 2015. © Council of the European Union

Salaheddine Mezouar, ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération, et Federica Mogherini, haute représentante de l’UE, à Bruxelles le 14 décembre 2015. © Council of the European Union

Publié le 4 mars 2016 Lecture : 2 minutes.

Depuis le début de la semaine, les manifestations de soutien au Royaume de la part de pays européens traditionnellement amis du Maroc se succèdent les unes aux autres.

Dernière en date, celle de la France, indéfectible soutien du Royaume au sein des institutions européennes, qui déclarait hier qu’elle interviendra pour soutenir le pourvoi du conseil de l’Union Européenne, contre l’arrêt du Tribunal de l’UE annulant partiellement l’accord agricole entre Rabat et Bruxelles. Le pourvoi a été déposé devant la Cour européenne de justice de l’UE le 19 février.

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«Attachée à la relation entre l’Union européenne et le Maroc, la France invite ses partenaires européens à agir dans le même sens, dans la perspective d’aboutir à une annulation de l’arrêt », a annoncé le porte-parole adjoint du Quai d’Orsay.

La veille, c’était au tour d’Ignacio Ibanez, secrétaire d’État espagnol aux Affaires étrangères, d’annoncer le soutien de son pays à la procédure d’appel au cours d’un entretien, à Genève, avec Mbarka Bouaida, ministre marocaine déléguée aux Affaires étrangères.

Un autre signe en faveur du rétablissement de l’accord agricole avec le Maroc est venu d’Allemagne. En début de semaine, Thomas de Maizière, ministre fédéral de l’Intérieur allemand, lors d’un entretien avec Mohamed Hassad, son homologue marocain, avait annoncé le soutien de son pays au royaume chérifien.

De même Charles Michel, le Premier ministre belge, en déplacement officiel dans le royaume le 29 février et 1er Mars, a profité de sa visite pour réaffirmer la position de son pays, hôte des institutions européennes, en faveur de Rabat.

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Un soutien juridique de plusieurs membres de l’UE en préparation ?

Des déclarations de pays traditionnellement amis du Maroc qui ne sont pour l’instant que politiques mais qui pourraient se transformer en un soutien juridique officiel.

«Dès que l’appel sera rendu public dans le Journal Officiel dans quelques semaines, les États membres pourront décider d’appuyer le Maroc en envoyant des arguments additionnels, qui viendraient s’ajouter à la procédure en cours », confie à Jeune Afrique un fin connaisseur du fonctionnement de la Cour de Justice de l’Union Européenne. Une fois l’appel public, le Maroc aura également six semaines pour formuler une demande d’intervention. Si cette demande est validée par la Cour, le pays pourra ainsi faire valoir ses arguments juridiques.

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Le froid diplomatique entre Rabat et Bruxelles dure depuis le 10 décembre 2015, date à laquelle un arrêt de la Cour de Justice de l’Union Européenne est venu annuler partiellement l’accord agricole entre le Maroc et l’Union Européen, suite à une plainte du Polisario.

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