Le Bénin vote pour élire son nouveau président
Les Béninois votent dimanche pour choisir parmi 33 candidats – un record – le successeur du président Thomas Boni Yayi, qui se retire au terme de deux mandats, conformément à la Constitution.
Parmi les cinq favoris, le Premier ministre Lionel Zinsou et deux des plus influents hommes d’affaires du pays, Sébastien Ajavon, « le roi du poulet », et Patrice Talon, « le roi du coton », devaient voter dans la matinée à Cotonou, la capitale économique.
L’économiste Abdoulaye Bio Tchané et l’ancien Premier ministre Pascal Irénée Koupaki, ABT et PIK comme les appellent leurs supporters, déposeront leur bulletin dans l’urne dans leurs fiefs respectifs : le premier à Djougou, au nord, et le second dans le village de Pomassé, au sud.
Dans le collège Océan du quartier des Cocotiers, à Cotonou, Emile Sosa, un agriculteur de 49 ans, a été le premier à déposer son bulletin dans l’urne à 7H03 (06H03 GMT).
Le souhait de ce père de quatre enfants: « Que le prochain président incite les jeunes à s’orienter vers l’agriculture », parce que pour l’instant tous les jeunes « font zem » – taxi motos, faute de débouchés.
Initialement prévu le 28 février, le premier tour de la présidentielle a été reporté au 6 mars à cause de retards dans la production et la distribution des cartes des 4,7 millions d’électeurs de ce petit pays d’Afrique de l’Ouest, premier État d’Afrique francophone à avoir entamé une transition démocratique au début des années 1990.
L’ensemble des 7 908 bureaux de vote devaient ouvrir à 07H00 (06H00 GMT) et fermer à 16H00.
Selon le général Mathieu Boni, un des responsables d’une plateforme de la société civile qui a déployé plus de 3 000 observateurs dans le pays, « plus de la moitié des bureaux ont ouvert à l’heure dans dix des douze départements ».
Seuls les départements du Zou et du Plateau (centre), ont connu des retards plus importants pour l’instant, a-t-il spécifié à l’AFP au téléphone. Ce sont aussi les deux États où les nouvelles cartes d’électeurs n’ont pu être distribuées avant le premier tour.
Le Nord, région stratégique
« Pour éviter qu’il n’y ait des situations de tension et pour permettre à tous les électeurs de prendre part au vote (…) les anciennes cartes comme les nouvelles pourront être utilisées pour le scrutin de ce dimanche 6 mars sur toute l’étendue du territoire national », a déclaré à la presse Emmanuel Tiando, le président de la Commission électorale nationale autonome (Céna), samedi soir.
En outre, les nouveaux électeurs majeurs du Zou et du Plateau, qui n’ont évidemment pas d’ancienne carte d’électeur, « pourront voter avec leur pièce d’identité à titre exceptionnel », a-t-il ajouté.
Les grandes artères de Cotonou, en ébullition jusqu’à vendredi soir, date de la fin officielle de la campagne, s’étaient vidées samedi, et toutes les affiches électorales qui recouvraient les murs de la ville avaient été retirées, conformément à la loi.
M. Zinsou, banquier d’affaire franco-béninois de 61 ans, est le candidat des Forces Cauri pour un Bénin émergent (FCBE, au pouvoir) et de deux grands partis d’opposition: le Parti du renouveau démocratique – dont le leader, Adrien Houngbedji, était le principal opposant de M. Boni Yayi à la présidentielle de 2011 – et Renaissance Bénin.
Face à un éparpillement des voix au sud, le nord, qui pèse lourd en nombre de voix, représente un enjeu déterminant pour accéder au second tour.
ABT, l’enfant du pays, y compte de nombreux soutiens. Mais M. Ajavon bénéficie de l’appui de Rachidi Gbadamassi, un député très influent de la région, et M. Talon y a aussi acquis une certaine popularité du temps où il était un acteur incontournable du secteur du coton.
Les premiers résultats sont attendus dans les trois jours après le scrutin.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?
- Législatives au Sénégal : Pastef donné vainqueur
- Au Bénin, arrestation de l’ancien directeur de la police
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- Mali : les soutiens de la junte ripostent après les propos incendiaires de Choguel...