Mali : la délégation de l’ONU salue une « volonté réelle de faire la paix »
La visite de la mission des membres du Conseil de sécurité de l’ONU au Mali a pris fin dimanche 6 mars. Les représentants des quinze pays membres du Conseil de sécurité ont salué une « volonté réelle de faire la paix » de toutes les parties impliquées dans le processus.
« Comme les autres membres de la délégation de l’ONU, j’ai constaté lors de nos entretiens avec toutes les parties une volonté réelle de faire la paix et c’est important », a déclaré le représentant de la France, François Delattre, au dernier jour de leur mission de l’ONU entamée vendredi soir au Mali.
Accélérer la mise en oeuvre de l’accord de paix
La délégation, qui s’est entretenue avec plusieurs autorités maliennes dont le président Ibrahim Boubacar Keïta, s’est rendue à Mopti et à Tombouctou avant de rencontrer dimanche des représentants de la Plateforme (la coalition de mouvement armés soutenant le gouvernement), de la Coordination des mouvements de l’Azawad (ex-rébellion à dominante touareg), ainsi que de la société civile. Elle a réitéré l’appel de l’ONU à accélérer la mise en oeuvre de l’accord de paix au Mali signé en mai-juin 2015 par Bamako, la Plateforme et la CMA, mais qui peine à être appliqué.
Un forum pour la réconciliation
La CMA et la Plateforme se sont par ailleurs entendues début février pour cohabiter pacifiquement à Kidal, commune de l’extrême nord du Mali jusqu’à récemment sous contrôle de l’ex-rébellion. Ces anciens rivaux ont annoncé la tenue dans cette ville, du 27 au 30 mars, d’un forum « pour la réconciliation » auquel devraient participer des membres du gouvernement, alors que des représentants de l’État sont absents de plusieurs localités de la région, pour certaines depuis 2012.
Une initiative saluée par la délégation de l’ONU : « Nous appuyons cette rencontre », qui est « une étape importante et bienvenue. (…) Nous espérons que ce sera un vrai succès », a affirmé M. Delattre. Le dialogue doit « prendre racine » entre les différentes parties maliennes pour que soient abordées « avec précision » d’autres mesures prévues par l’accord, a-t-il dit, citant notamment « la question du désarmement, la décentralisation, la réinsertion des ex-combattants et le redéploiement de l’État dans le nord du Mali ».
Cette vaste région était tombée en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda, après la déroute de l’armée face à la rébellion, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée. Les djihadistes ont été chassés et en grande partie dispersés à partir de janvier 2013 par une opération militaire internationale, qui se poursuit actuellement. Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, impliquant des troupes de la Mission de l’ONU au Mali, la Minusma, déployée depuis juillet 2013.
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