Soudan : Omar el-Béchir en visite en Indonésie malgré les mandats d’arrêt de la CPI contre lui
Le président soudanais Omar el-Béchir, recherché par la justice internationale, a assisté lundi à un sommet de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) à Jakarta.
Le dirigeant soudanais est sous le coup de deux mandats d’arrêt de la Cour pénale internationale (le premier en 2009, le second en 2010) pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et génocide dans le conflit au Darfour, qui a fait plus de 300 000 morts. L’Indonésie n’étant pas signataire du Statut de Rome instituant la CPI, elle a fait valoir son droit à inviter le président soudanais sur son sol pour un sommet de l’OCI, lundi 7 mars, centré sur la question des territoires palestiniens.
« Nous traitons tous les membres de l’OCI comme des hôtes d’État »
En marge de l’événement, Omar el-Béchir a brièvement rencontré le président indonésien, Joko Widodo, et la ministre indonésienne des Affaires étrangères, Retno Marsudi.
Un porte-parole du ministre indonésien des Affaires étrangères, Arrmanatha Nasir a défendu la décision de Jakarta d’accueillir Omar el-Béchir, expliquant que le pays avait pour obligation d’inviter tous les membres de l’OCI :
Les dirigeants de pays de l’OCI peuvent venir, et nous traitons tous les membres de l’OCI comme des hôtes d’État. Nous ne pouvons tout simplement pas choisir qui inviter et qui ne pas inviter
Interrogé sur les accusations de crimes de guerre visant M. Béchir, le porte-parole a répondu : « Nous ne sommes pas membre de la CPI, donc nous ne sommes pas en mesure de lancer les mêmes accusations ».
Des voyages polémiques
M. Béchir voyage régulièrement dans des pays voisins du Soudan. Mais lorsqu’il se rend dans des pays plus lointain, il ne manque pas de soulever de nombreuses réactions. En septembre dernier il était en Chine où le président Xi Jinping l’avait accueilli comme un « vieil ami du peuple chinois », Pékin n’étant pas non plus signataire du traité instituant la CPI.
En juin 2015, alors que M. Béchir participait en Afrique du Sud à un sommet de l’Union africaine, un tribunal de Pretoria lui avait interdit de quitter le territoire, dans l’attente d’un jugement définitif. Mais le gouvernement sud-africain avait laissé le président soudanais reprendre son avion depuis une base militaire.
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