La Place tunisienne, petite mais costaude
En dépit d’une réputation de « petite » Place boursière, la Bourse de Tunis affiche des performances qui se raréfient dans les grandes Places mondiales.
Depuis janvier, la capitalisation a augmenté de 2 milliards d’euros (+ 21,3 %) sur un marché total de 8,5 milliards d’euros et 55 valeurs cotées. Selon les prévisions, l’année devrait se terminer avec une capitalisation en hausse de 20 % à 30 %.
L’année 2010 a été animée par quatre nouvelles cotations. Une cinquième, avec Modern Leasing, est attendue en octobre. Parmi ces nouveaux venus, le concessionnaire automobile Ennakl, valorisé 207 millions d’euros, et, surtout, la nouvelle coqueluche de la cote, Carthage Cement. Introduite en Bourse le 22 juin, elle a rassemblé 287 millions d’euros. Depuis, sa valeur a grimpé de 101 %, alors que ce n’est encore qu’un projet de cimenterie sur le papier, même si ses actionnaires majoritaires sont très proches du pouvoir.
2011 sous les meilleurs auspices
Elle devance largement les autres titres en forte hausse : Simpar dans l’immobilier (+ 71 % depuis janvier), Amen Bank (+ 58 %) et le groupe Poulina (+ 41 %), qui représente à lui seul 10 % du marché boursier tunisien. Autre pilier en très bonne forme : le secteur bancaire. Les onze banques cotées – elles totalisent 49 % de la capitalisation – affichent toutes des résultats financiers positifs. Et sur les 55 valeurs de Tunis, seules 9 sont boudées depuis janvier, dont les Ciments de Bizerte (le flop boursier de l’année 2009), la compagnie Tunisair et deux valeurs pharmaceutiques.
L’année 2011 se profile sous les mêmes auspices. Deux privatisations – l’État poursuit un rythme de une à deux introductions par an pour stimuler le marché boursier – sont annoncées : la Compagnie tunisienne de navigation (CTN) et la Société nationale de distribution des pétroles (SNDB). L’opérateur télécoms Tunisiana pourrait aussi repartir à l’assaut de la cote, ainsi que deux à trois entreprises privées.
Mais ce dynamisme indiscutable de la Bourse peine à convaincre les investisseurs étrangers. Partis en 2008, ils ne représentent plus que 3 % à 4 % du flottant. Tunis ne parvient pas à quitter sa réputation de « petite » Place boursière. « Les investisseurs étrangers n’arrivent qu’au moment des introductions et ils trouvent le marché cher », souligne Lilia Kamoun. Pour favoriser les introductions, l’État a prolongé jusqu’en 2014 les avantages fiscaux pour les entreprises tunisiennes qui rejoignent la cote.
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