Yves Gauthier : « L’entrée en Bourse de Tunisiana est une nécessité »

Comment réagit Tunisiana à la concurrence sucsitée par l’arrivée d’Orange en Tunisie ? Réponse du directeur général, Yves Gauthier.

Julien_Clemencot

Publié le 16 novembre 2010 Lecture : 2 minutes.

JEUNE AFRIQUE : Comment avez-vous adapté votre stratégie à l’arrivée d’un troisième opérateur ?

YVES GAUTHIER : Nous n’avons pas attendu mai 2010 pour réagir. Notre premier souci a été de garder nos clients en améliorant nos produits de fidélisation, comme le cumul de points échangeables contre des SMS ou des téléphones. À travers ce genre de gratuités, nos tarifs ont baissé de 15 % en dinars constants sur un an.

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Mais sans licence 3G, comment pouvez-vous résister ?

Au plan technologique, Tunisiana n’est pas en retard. La 3G n’est pas la préoccupation essentielle des Tunisiens. Ils veulent un bon rapport qualité-prix. Orange a une image d’opérateur international. Nous, nous revendiquons une identité tunisienne avec un très bon niveau de qualité et une réelle proximité avec nos clients. Sur 1 600 salariés, la compagnie n’emploie que deux expatriés.

Comment avez-vous réagi après l’attribution en septembre d’une autre licence 3G à Tunisie Télécom ?

Si le régulateur donne une licence 3G à deux opérateurs, pourquoi ne la donne-t-il pas au troisième ? Il y a sûrement des raisons. Ce que je demande, c’est de la visibilité. Notre tour viendra-t-il dans un an ou deux ? Je ne sais pas. Si c’est jamais, le message est clair : vous ne resterez pas dans le pays. Mais peut-être que le régulateur attend que la situation se stabilise autour de notre actionnariat.

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Étiez-vous informé des négociations avec le russe Vimpelcom ?

Non, je l’ai appris par la presse, mais je savais que c’était possible. Naguib Sawiris [PDG d’Orascom Telecom, NDLR] n’a jamais caché qu’il cherchait des alliés pour créer un groupe plus puissant. Et, contrairement à ce qui a été dit, le régulateur n’a jamais affirmé qu’il était contre l’arrivée des Russes. Il a juste rappelé qu’il fallait son accord pour tout changement dans le capital de Tunisiana.

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Où en est votre projet d’introduction en Bourse ?

La cotation de Tunisiana sur la place de Tunis était prévue pour mai 2010. Mais en avril, les actionnaires ont estimé, pour des raisons confidentielles, que les conditions n’étaient plus réunies. Mais nous sommes convaincus que c’est une nécessité.

Comment voyez-vous l’avenir ?

Maintenir la croissance va être difficile, car on passe de deux à trois opérateurs. Le problème est que les compagnies sont obligées de déployer des réseaux 3G et que la rentabilité n’est pas la même qu’en 2G. Avec la circulation de données, le remplissage de votre réseau peut être multiplié par deux ou trois, pas vos revenus. Les belles années sont derrière nous, sauf si nous arrivons à faire payer Apple et Google ou à récupérer une partie de la valeur ajoutée en créant nos propres contenus et applications, comme le fait Orange.

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