Un prêtre du Congo-Brazzaville démissionne après des attaques racistes en Allemagne

Olivier Ndjimbi-Tshiende, prêtre catholique germano-congolais officiant en Allemagne, va quitter sa paroisse bavaroise pour protester contre les attaques racistes dont il a fait l’objet du fait de son soutien aux réfugiés.

Un prêtre d’origine congolaise officiant en Allemagne démissionne  après des attaques racistes. © JEFF PACHOUD/AFP

Un prêtre d’origine congolaise officiant en Allemagne démissionne après des attaques racistes. © JEFF PACHOUD/AFP

Publié le 8 mars 2016 Lecture : 2 minutes.

Dimanche, devant ses fidèles, Olivier Ndjimbi-Tshiende a indiqué vouloir quitter ses fonctions, expliquant avoir été la cible de menaces et d’insultes. L’Evêché de Munich a ensuite informé officiellement tous les paroissiens de Zorneding, une commune du sud de la Bavière, de cette décision : « Le prêtre Olivier Ndjimbi-Tshiende mettra fin au 1er avril à son sacerdoce,  et occupera de nouvelles fonctions ». L’autorité ecclésiastique a affirmé «regretter beaucoup » ce départ et « se tenir aux côtés » de son curé. Et d’ajouter : « Il se sent à présent soulagé (…) la situation a été pour lui très difficile à supporter ».

Climat de haine

Le prêtre, qui détient la double nationalité congolaise-allemande, a indiqué ne plus pouvoir supporter le climat de haine à son encontre dans sa paroisse en Bavière, région qui est la principale porte d’entrée des migrants affluant en Allemagne depuis l’Autriche voisine.

la suite après cette publicité

Il a indiqué avoir reçu de nombreuses menaces de mort anonymes et fait l’objet d’insultes racistes, souvent publiques, émanant notamment d’élus locaux du parti conservateur CSU, la branche locale du CDU d’Angela Merkel qui contrôle depuis des décennies cet État régional très catholique. Arrivé dans la paroisse en 2012, le prêtre s’était récemment désolidarisé de prises de position anti-migrants de deux responsables locaux de la CSU  qui ont entre temps démissionné de leurs fonctions:  Sylvia Boher et Johann Haindl.

La première avait dénoncé dans le bulletin de la CSU « l’invasion » des réfugiés, tandis que le second avait menacé le prêtre en le traitant de « nègre ». Le curé avait appelé les fidèles et la CSU de la commune à ne pas oublier les valeurs chrétiennes fondamentales. Cette formation politique critique depuis des mois de manière véhémente la politique d’ouverture d’Angela Merkel à l’égard des réfugiés et réclame, en vain jusqu’ici , une limitation de leur nombre. Jamais depuis des décennies les relations entre les deux partis « frères » n’ont été à ce point dégradées.

Pétition en ligne

Le départ du prêtre, largement relayé par la presse, crée la polémique en Allemagne. À Zorneding, un grand nombre de fidèles ont également décidé de le soutenir. Ils ont lancé lundi une pétition en ligne intitulée  » Notre prêtre doit rester à Zorneding » qui a reçu près de 43 000 signatures en 24 heures.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Contenus partenaires