L’ancien général de l’armée de l’air âgé de 59 ans a été inculpé de dix chefs d’accusation de fraude, abus de confiance et blanchiment d’argent par une haute cour fédérale à Abuja, le 7 mars. Il a été placé en détention provisoire, jusqu’à ce qu’une demande de libération sous caution soit examinée jeudi.

Arrêté fin janvier pour être entendu dans le cadre d’une affaire de détournement présumé de 17,9 millions d’euros (3,97 milliards de nairas), il est accusé d’avoir prélevé 6,4 millions d’euros des comptes de l’armée pour s’acheter une maison dans le quartier chic de Maitama de la capitale.

L’armée nigériane critiquée sous son mandat

Alex Badeh avait accédé au rang de chef d’état-major des armées en janvier 2014, au moment où l’armée nigériane, incapable de stopper l’insurrection de Boko Haram, était sous le feu des critiques. « Je vous promets qu’on va en finir dans pas longtemps » avait-il déclaré, huit mois plus tard, alors que les insurgés islamistes contrôlaient désormais des pans entiers de territoires dans le nord-est du Nigeria.

Sous mandat 200 lycéennes dont on ne sait toujours pas où elles se trouvent avaient été enlevées par Boko Haram à Chibok, en avril 2014. À l’époque, l’ex-chef d’état-major de l’armée avait fermement assuré le contraire.

Il a été limogé en juillet 2015 ainsi que tous les chefs des armées, par le président Muhammadu Buhari, une semaine avant la première visite officielle du nouveau chef d’État nigérian aux États-Unis. Au mois de novembre dernier, celui-ci avait dénoncé la corruption au sein de l’armée nigériane qui mine la lutte contre les islamistes de Boko Haram.