Présidentielle au Niger : l’opposition suspend sa participation à la campagne sans renoncer au scrutin

La coalition de l’opposition nigérienne (COPA 2016) soutenant l’opposant Hama Amadou qui affrontera le président sortant Mahamadou Issoufou, a annoncé mardi à Niamey qu’elle boycotterait la campagne pour le second tour de l’élection présidentielle prévu le 20 mars.

Hama Amadou, à Paris, le 15 septembre 2015. © Vincent Fournier/J.A.

Hama Amadou, à Paris, le 15 septembre 2015. © Vincent Fournier/J.A.

Publié le 8 mars 2016 Lecture : 2 minutes.

« L’opposition politique réunie au sein de la COPA 2016 décide de se retirer du processus électoral en cours (et) demande à ses représentants de se retirer de la Céni (Commission électorale nationale indépendante) », a affirmé l’opposant Seini Oumarou, arrivé en troisième position du premier tour. La coalition des partis de l’opposition demande également à ses élus « de cesser toutes activités » au Parlement.

Seini Oumarou a notamment justifié cette décision par l’absence de « proclamation officielle » des résultats du 1er tour du 21 février et « l’iniquité de traitement entre les deux candidats » à la présidentielle. Le principal rival du président Issouffou, Hama Amadou, est actuellement emprisonné à Filingué dans une affaire de trafic présumé d’enfants.

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Hama Amadou toujours candidat

Conséquence, la COPA (Coalition pour l’alternance politique au Niger) estime que Hama Amadou est « injustement privé de sa liberté en violation des standards internationaux d’élections libres, équitables et démocratiques ». Pour autant, Hama Amadou ne retire pas sa candidature. « Nous maintenons la candidature de Hama Amadou jusqu’à ce que nous voyons l’évolution des choses. Il se pourrait que notre position change », explique l’un des responsables de la campagne d’Hama Amadou, Mamane Sani, au micro de RFI.

Mahamadou Issoufou, qui brigue un deuxième mandat, avait obtenu 48,43% des suffrages devant Hama Amadou (17,73%) lors d’un scrutin critiqué par l’opposition et jugé transparent par le pouvoir. Avant que les résultats ne soient annoncés par la Céni, la COPA 2016 avait déjà affirmé ne pas les reconnaître. 

Un éclaircissement de la COPA à venir 

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La COPA dénonce par ailleurs la proclamation des résultats avant la fin des délais de recours. Un communiqué du Conseil des ministres lu tard lundi sur la télévision d’État souligne en effet que la Cour constitutionnelle a proclamé dans un « arrêt » pris le 7 mars les « résultats définitifs » du premier tour du 21 février.

« Il n’y a pas eu de proclamation officielle en audience solennelle de la Cour constitutionnelle des résultats définitifs du premier tour de l’élection présidentielle », a noté Seini Oumarou. « La COPA tient le président Issoufou et la Cour constitutionnelle pour seuls responsables de la dégradation de la situation socio-politique au Niger », a ajouté la COPA.

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Alors que la situation était confuse à Niamey sur la stratégie de l’opposition et sa participation ou non au second tour, un communiqué de la COPA est attendu d’ici 48 heures pour éclaircir sa position. « Nous partageons la même analyse, mais un recadrage est nécessaire pour expliciter notre position », estime un cadre de l’opposition, contacté par Jeune Afrique. 

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