Égypte : la fin des intouchables

Les homms d’affaires égyptiens proches de Moubarak sont dans la tourmente. Parmi eux, le magnat de l’acier Ahmed Ezz.

Publié le 29 août 2011 Lecture : 1 minute.

« Aujourd’hui, un tiers des hommes d’affaires est en prison, un deuxième tiers est en fuite, et le troisième est interdit de voyage », ironisait le businessman égyptien Naguib Sawiris lors d’un passage à Paris, le 16 mai. Dans le premier tiers, le cas le plus emblématique est sans nul doute celui d’Ahmed Ezz. Ce député à l’Assemblée nationale qui détenait entre autres 70 % du marché de l’acier et une bonne part de l’économie nationale est aujourd’hui derrière les barreaux. Sa proximité avec la famille Moubarak – notamment son amitié avec le fils cadet, Gamal – a précipité sa chute. Le 17 février, six jours seulement après la démission du raïs, Ezz était placé en détention préventive, ses avoirs gelés… Et sa femme demandait le divorce.

Accusé de détournement de fonds publics et d’enrichissement illégal, il fait sa première apparition au tribunal, le 23 février, l’air résigné, les traits tirés, son traditionnel costume noir taillé sur mesure remplacé par l’uniforme blanc du détenu.

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Naguib Sawiris n’hésite jamais à afficher publiquement ses opinions, conscient que certaines peuvent déplaire.

Polémique

Sentant le vent tourner, Naguib Sawiris a, lui, démissionné de son poste de directeur exécutif d’Orascom Telecom le 16 mai, pour se consacrer au Parti des Égyptiens libres, fondé en avril. Depuis, Sawiris multiplie les apparitions publiques, les interviews et les conférences. Il se montre détendu, veste en lin sur col ouvert, regarde le journaliste par-dessus ses lunettes, répond en gesticulant. Il n’hésite jamais à afficher publiquement ses opinions, conscient que certaines peuvent déplaire.

C’est ainsi qu’il appelle aujourd’hui à gracier le président déchu, à l’heure où la majorité réclame son jugement. Pas encore rompu à l’exercice de la langue de bois, le milliardaire a l’habitude de susciter les polémiques. Dernière en date : la publication sur son compte Twitter d’une photo d’un Mickey salafiste et d’une Minnie en voile intégral. Le « pharaon des télécoms » a reconnu sa maladresse.

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