Reprise de Zain : Etisalat sort du bois
Présent dans une dizaine de pays africains, Etisalat s’intéresse à son tour aux actifs africains de Zain, délaissés par Vivendi.
Etisalat reprend au vol la proie Zain délaissée par Vivendi. Au matin du 20 juillet, le français a indiqué renoncer à Zain, avec lequel s’étaient engagées des tractations au début du mois. Trop cher, a prétexté Vivendi. Trop compliqué surtout, selon les experts, car l’acquisition aurait exigé une augmentation de capital. Tomber de rideau pour Vivendi. Mais dès le 21 juillet, nouveau rebondissement, avec Etisalat (présent dans une dizaine de pays africains), qui a repris le témoin : le dubaïote, mieux connu sous le nom de sa marque commerciale Moov, s’intéresse à Zain, a confirmé Jamal al-Jarwan, directeur des activités internationales d’Etisalat, à l’agence de presse Reuters. Et cette fois, pas seulement pour ses actifs africains (quelque 40 millions d’abonnés au mobile dans 16 pays et un chiffre d’affaires 2008 de plus de 4 milliards de dollars), évalués entre 8 et 12 milliards de dollars, comme c’était le cas du français. Etisalat, concurrent frontal de Zain au Soudan et au Nigeria, et qui le 15 juillet a déposé une offre en Libye pour la future licence de téléphonie globale, ne veut pas jouer sur le mode mineur : il souhaite s’emparer de la majorité du capital du koweïtien : « Nous souhaiterions prendre 51 % de Zain, c’est une affaire intéressante », a ainsi commenté Jamal al-Jarwan. Rien n’a filtré sur d’éventuelles négociations, certainement à l’œuvre en coulisses. Mais démenties le 22 juillet par Zain, qui a indiqué n’avoir reçu aucune offre officielle. Et le koweïtien, qui a encore confirmé, le 20 juillet, songer à vendre ses actifs africains, Maroc et Soudan exceptés, serait-il d’ailleurs disposé à céder la majorité de son capital ?
Zain, pour vendre au plus offrant, fait jouer les enchères. Que ne peuvent qu’aiguiser ses résultats semestriels dévoilés le 21 juillet, avec un Ebitda en hausse de 46,3 %. Dans les milieux bancaires, il se dit que France Télécom (qui louche surtout sur la RD Congo et le Niger), China Mobile et Vodafone figurent aussi parmi les postulants, malgré des démentis officiels, là encore. Logique : pour mieux négocier, négocions cachés.
Autre enseignement : le retrait de Vivendi, s’il paraît d’autant plus définitif que les marchés financiers s’inquiétaient d’une stratégie qu’ils estiment coûteuse et risquée, ne préjuge pas de l’avenir. La preuve par MTN et Bharti qui, après avoir rompu toute négociation sur une éventuelle fusion il y a un an, ont repris le fil de la discussion en mai dernier. Le feuilleton promet donc de nouveaux épisodes à rebondissements dans les semaines à venir. Surtout si Zain décide de vendre ses actifs par petits bouts.
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