Somalie : les États-Unis s’impliquent davantage dans la lutte contre les Shebab

Les forces américaines ont mené avec les forces somaliennes une nouvelle offensive dans la nuit de mardi à mercredi en Somalie contre les Shebab. Le raid, dont l’objectif et le bilan n’ont pas été précisés, a eu lieu dans la ville d’Awdhegele, à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de Mogadiscio.

Des troupes de l’Amisom en Somalie, en octobre 2011. © Ali Bashi/AP/SIPA

Des troupes de l’Amisom en Somalie, en octobre 2011. © Ali Bashi/AP/SIPA

Publié le 10 mars 2016 Lecture : 2 minutes.

Samedi, des avions américains et des drones avaient déjà mené un bombardement meurtrier sur un camp de Shebab, tuant selon le Pentagone plus de 150 d’entre eux, un bilan contesté par les insurgés islamistes affiliés à Al-Qaïda.

Des militaires américains en soutien de l’Amisom

Les Américains ont « un petit nombre de militaires » en Somalie pour soutenir l’Amisom (la force de l’Union africaine en Somalie) et l’armée nationale somalienne, a rappelé mercredi le capitaine de vaisseau Jeff Davis, un porte-parole du Pentagone. Dans le détail, ils sont une cinquantaine d’hommes en Somalie, pour l’essentiel des soldats des forces spéciales formés pour la lutte antiterroriste.

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Depuis le début de l’année, les Shebab ont montré un net regain d’activité, bénéficiant de l’apathie de l’Amisom et de la fragilité du gouvernement central somalien pour multiplier des attaques meurtrières.

Les Shebab multiplient les attaques

En janvier, ils ont ainsi attaqué un camp du contingent kényan de l’Amisom à El-Adde, dans le sud somalien, revendiquant la mort de plus de 100 soldats kényans, des informations invérifiables mais jugées crédibles par plusieurs sources sécuritaires à Nairobi. Fin février, ils ont tué plus de 40 personnes dans différents attentats à Mogadiscio et à Baidoa (sud-ouest).

Les insurgés sont aussi capables d’infiltrer les territoires tenus par le gouvernement. Ils bombardent fréquemment le palais présidentiel dans la capitale et ont réussi à placer début février un engin explosif dans un avion au départ de Mogadiscio.

L’engin a explosé peu après le décollage, ne faisant qu’une victime, le poseur de bombe présumé, mais l’avion lui-même n’a pas explosé et a pu revenir atterrir. Ce semi-échec a tout de même démontré qu’ils pouvaient déjouer de strictes mesures de sécurité.

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Pas d’hommes au sol

Pour l’administration américaine, le regain d’activité des Shebab est d’autant plus dur à encaisser que la Somalie avait été présentée par Barack Obama il y a deux ans comme un exemple de succès de sa stratégie consistant à lutter contre les réseaux extrémistes sans envoyer de troupes au sol, mais en formant, équipant et conseillant des unités locales.

Pour leur dernière opération dans la nuit de mardi à mercredi, ces soldats américains ne se sont pas contentés de leur rôle habituel d’entraînement et de formation : ils ont participé eux-mêmes au raid en transportant dans leurs hélicoptères les soldats somaliens, sans toutefois les accompagner lors de l’assaut proprement dit. « C’était une opération somalienne », a toutefois insisté Jeff Davis.

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