Tchad : opération « sifflet citoyen » jeudi pour demander l’alternance
Une dizaine d’associations de la société civile tchadienne ont appelé la population à se servir d’un « sifflet citoyen » pour demander la fin de la mauvaise gouvernance et l’alternance politique au Tchad lors d’une opération prévue jeudi.
Selon un communiqué reçu par l’AFP, cette action citoyenne consiste à siffler pendant 15 minutes à partir de 5h30 du matin et 15 minutes le soir à partir de 21H30. « En faisant ce geste citoyen, tu siffles la fin des injustices, de l’impunité, du népotisme, du clientélisme, du favoritisme, de la corruption, de ta misère, de tes souffrances quotidiennes pour gagner ta pitance, » ajoute le communiqué, qui énumère les griefs de la société civile à l’encontre régime du président Idriss Déby Itno, au pouvoir depuis 26 ans et candidat à sa propre succession, le 10 avril prochain.
« Exprime ta colère depuis ton domicile, sans prendre le risque de te faire violenter (…), loin de tes tueurs, armés avec ton argent pour te tuer ! », exhorte le communiqué, qui appelle à « essouffler, étouffer un système déjà agonisant qui t’asphyxie ».
#Tchad : les coups de "sifflet citoyen" ont retenti ce matin à 5h 30 comme prévu dans tous tous arrondissements de N'Djamena. #Succès
— Mariam K. (@MariamIndou) March 10, 2016
Mobilisations « anti-Déby »
Déjà le 24 février, une opération « villes mortes » contre Idriss Déby Itno a connu un succès sans précédent au Tchad. Marchés déserts, boutiques fermées, circulation réduite, la population a largement suivi, à N’Djamena comme en province, le mot d’ordre lancé par la plate-forme « Ça suffit » qui demande le départ du président.
Ce mouvement s’est ajouté à celui des lycéens protestant depuis le 15 février contre le viol de la jeune Zouhoura, dont la photo nue et en larmes avait été publiée sur Facebook par les violeurs. Les protestations lycéennes se sont soldées par la mort de deux jeunes manifestants, le premier tué par la police dans la capitale et l’autre par l’armée à Faya Largeau, dans le nord.
Depuis, les réseaux sociaux, notamment Facebook, ont été coupés et les manifestations de rue interdites au Tchad, a constaté l’AFP.
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