Congo-Brazzaville : l’opposition lance sa propre « commission électorale »
Une « Commission Technique Electorale » (CTE) a été lancée mercredi par la principale plateforme d’opposition Frocad-IDC. Elle compte travailler en parallèle de celle créée par le gouvernement de Denis Sassou Nguesso en février. Selon ses créateurs, elle annoncera ses propres résultats pour la présidentielle du 20 mars prochain.
![Des bulletins de vote lors de la présidentielle de 2002 au Congo-Brazzaville. © Christine Nesbit/AP/SIPA](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2016/03/01/bulletindevote.jpg)
Des bulletins de vote lors de la présidentielle de 2002 au Congo-Brazzaville. © Christine Nesbit/AP/SIPA
D’après un communiqué du comité de coordination de la plateforme Frocad-IDC, daté du 9 mars, auquel Jeune Afrique a pu avoir accès, « la CTE a pour mission de collecter, de traiter et de publier les résultats de l’élection présidentielle du 20 mars 2016, en ne s’appuyant que sur les fiches de résultats des bureaux de vote dûment établies, signées et affichées juste après le dépouillement. »
Pour cela, la principale plateforme d’opposition à la candidature de Denis Sassou-Nguesso prévoit la présence de représentants de ses cinq candidats dans tous les bureaux de vote. Ils devront travailler en étroite collaboration avec les membres de la CTE afin de pouvoir proclamer « leurs résultats » juste après le dépouillement.
Communiqué de la plateforme Frocad IDC concernant la création de la CTE.
Récusation de la CNEI
Selon Charles Bowao, le coordinateur de la plateforme, le mise en place de cette « commission bis » fait suite à la récusation de la CNEI. Le communiqué réaffirme en effet les critiques de l’opposition à l’encontre de la Commission nationale électorale indépendante, créée en février par un décret présidentiel : « Le gouvernement (…) a mis en place une CNEI non paritaire et non indépendante, (…) qui est un instrument de la minorité présidentielle actuellement au pouvoir ».
Du côté des autorités, on considère cette nouvelle commission comme illégitime. Le porte-parole du gouvernement Thierry Moungalla, interrogé par RFI, a qualifié sa création de « démarche insurrectionnelle ».
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