Burundi : le parquet dément l’existence de fosses communes
Le parquet burundais a démenti jeudi l’existence de fosses communes pourtant dénoncées par l’ONU et Amnesty International.
« Après enquête, aucune fosse commune n’a été découverte dans les endroits cités dans les rapports de certaines ONG », a déclaré le procureur général burundais Valentin Bagorikunda, le 10 mars, après trois mois d’enquête, rejetant les allégations d’Amnesty International et des Nations unies.
Le parquet dément toute répression après l’attaque rebelle du 11 décembre
Mi-janvier, le haut-commissaire aux droits de l’homme, Zeid Ra’as Al Hussein, avait réclamé l’ouverture d’une enquête sur l’existence possible d’au moins neuf charniers à Bujumbura et dans ses environs, lesquels contiendraient, selon des témoins, au moins une centaine de corps de Burundais tués dans la répression qui a frappé les quartiers contestataires de Bujumbura au lendemain de l’attaque par des rebelles de trois camps militaires, le 11 décembre dernier.
Le jour-même et le lendemain, les photos d’une vingtaine de personnes, tuées par les forces de l’ordre selon des habitants, essentiellement dans le quartier contestataire de Nyakabiga, dans le centre-est de Bujumbura, avaient ainsi circulé sur les réseaux sociaux. En s’appuyant sur des photos satellites diffusées le 28 janvier sur son site, l’ONG Amnesty International avait appuyé ses allégations en dénonçant l’existence d’au moins six fosses communes autour de la capitale burundaise.
Le procureur burundais a également contesté que des exécutions extrajudiciaires aient eu lieu après l’attaque du 11 décembre, qui, selon le bilan officiel, a fait 87 morts – 79 « ennemis » et 8 soldats et policiers. « Les combattants tués dans les quartiers de Bujumbura étaient armés et portaient des uniformes militaires ou policiers », a assuré Valentin Bagorikunda, suggérant ainsi qu’aucun civil n’avait été tué.
Le parquet dénonce l’existence d’une fosse commune attribuée aux opposants
En revanche, le procureur général burundais a affirmé qu’une fosse commune dans laquelle « les insurgés enterraient ceux qu’ils tuaient au cours de l’insurrection » avait été découverte le 29 février à Mutakura, un quartier contestataire du nord-ouest de Bujumbura. À ce titre, le magistrat a déploré le fait que son existence « [n’ait] été signalée dans les rapports de la ligue Iteka, une organisation locale de défense des droits de l’Homme, ou d’Amnesty International ».
Depuis le début de la crise, les violences, désormais armées, ont déjà fait plus de 400 morts au Burundi et poussé plus de 240 000 personnes à quitter le pays.
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