Turquie : le harem, « une école pour préparer les femmes à la vie », selon l’épouse d’Erdogan

Emine Erdogan, l’épouse du président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan, a estimé mercredi que le harem ottoman, source de multiples fantasmes dans le monde occidental, constituait « une école pour préparer les femmes à la vie ».

Emine Erdogan et son mari, le président turc, à un rassemblement de syndicats de femmes, à Ankara, le 7 mars 2016. © Murat Cetinmuhurdar / AP / SIPA

Emine Erdogan et son mari, le président turc, à un rassemblement de syndicats de femmes, à Ankara, le 7 mars 2016. © Murat Cetinmuhurdar / AP / SIPA

Publié le 10 mars 2016 Lecture : 1 minute.

« Le harem était une école pour les membres de la dynastie ottomane et un établissement scolaire pour la préparation des femmes à la vie », a déclaré Mme Erdogan, marraine d’associations de femmes et de bienfaisance, lors d’une intervention publique à Ankara rapportée par les chaînes de télévision.

Sous l’Empire ottoman, le harem rassemblait les courtisanes du sultan. Confidentes, favorites et esclaves sexuelles, elles y recevaient une éducation littéraire, artistique ou pratique mais pour le seul bon plaisir du sultan, dont elles restaient la propriété. Les plus habiles y sont devenues de vraies femmes de pouvoir, influentes, au prix d’intrigues qui ont fait le sel de nombreux romans et récits.

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Une sortie controversée

Comme son mari, le président Recep Tayyip Erdogan, Emine Erdogan est une musulmane fervente, admiratrice de la grandeur de l’Empire ottoman sur les ruines duquel a été bâtie l’actuelle République laïque de Turquie. Sa sortie sur les harems a fait l’objet de nombreuses critiques sur les réseaux sociaux.

« Au temps de Murad III (sultan du 16e siècle), les seuls objets qui n’entraient pas au harem étaient des livres », a rappelé sur Twitter Özlem Kurumlar, une universitaire.

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Premier ministre de 2003 à 2014, puis chef de l’État, M. Erdogan est accusé par ses détracteurs de dérive autoritaire et islamiste. Mardi, l’homme fort du pays a célébré la Journée internationale des femmes en proclamant que, à ses yeux, « la femme est avant tout une mère ».

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