Orascom Telecom : le pari de Vimpelcom

Avec le rachat du groupe égyptien Orascom Telecom, le russe Vimpelcom est devenu le cinquième opérateur mondial, mais il a pris de gros risques, notamment en Algérie et en Tunisie. Explications.

Julien_Clemencot

Publié le 12 octobre 2010 Lecture : 2 minutes.

Djezzy, la filiale algérienne, constitue sur le papier la plus belle pépite des implantations africaines de Vimpelcom. En 2009, elle a généré 1,35 milliard d’euros de chiffre d’affaires pour un revenu avant intérêts, dotations et provisions sur amortissements (Ebitda) de 57,1 %. C’est aussi la plus grosse inconnue car le nouveau propriétaire devra trouver avec Alger un modus vivendi pour mettre fin à la guerre que le gouvernement mène contre Djezzy depuis un an. Si l’État l’exige, le groupe russe s’est dit prêt à céder l’opérateur pour 5,6 milliards d’euros.

En Tunisie, Vimpelcom pourra plus aisément profiter de la machine Tunisiana, numéro un du secteur avec près de 53 % de part de marché. L’arrivée d’Orange en mai et l’attribution de la seconde licence 3G à Tunisie Télécom, le mois dernier, viennent cependant quelque peu assombrir le tableau et obligent d’ores et déjà l’opérateur local à réagir, analyse Medhi Ben Saïd, du cabinet de conseil Pyramid Research.

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Une dizaine d’années de croissance en perspective

Pas encore profitables (Ebitda de – 0, 2 % en 2009), les filiales subsahariennes présentent un réel intérêt à long terme. Fin 2009, la filiale au Zimbabwe détenait 20 % de part de marché et celle de Namibie 16,5 %, contre 45 % en Centrafrique et 72 % au Burundi. Certes, les quatre opérateurs cumulaient moins de 2 millions d’abonnés l’an passé. Toutefois, leur croissance est exponentielle. Leur chiffre d’affaires cumulé, encore modeste – moins de 60 millions d’euros) -, a ainsi connu une progression de 224 % entre 2008 et 2009.

« Vimpelcom peut trouver au sud du Sahara une bonne dizaine d’années de croissance », prédit Medhi Ben Saïd. Des marchés d’autant plus intéressants que « la concurrence y est limitée et que l’arrivée des câbles sous-marins en fibre optique ouvre de nouvelles perspectives », selon Guillaume Touchard, du cabinet AfricaNext. Pour réussir en Afrique, le groupe russe pourra en partie s’inspirer de son expérience dans les pays émergents d’Asie centrale.

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