Libye : Paris appelle à des sanctions européennes

Gel d’avoirs et interdiction de voyager dans l’UE. Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault va proposer lundi à Bruxelles que les responsables politiques libyens qui bloquent la formation d’un gouvernement nationale en Libye soit sanctionné par l’Union.

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault. © Sergei Chuzavkov/AP/SIPA

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault. © Sergei Chuzavkov/AP/SIPA

Publié le 11 mars 2016 Lecture : 2 minutes.

« Maintenant, on ne peut plus attendre, cela suffit », a tapé du point le ministre français des Affaires étrangères. Jean-Marc Ayraut l’a annoncé vendredi matin :  il demandera lundi 14 mars à ses homologues européens de prendre des sanctions contre les présidents des Parlements de Tobrouk, Aguila Saleh, de Tripoli, Nouri Abou Sahmein, ainsi que contre le chef du gouvernement de Tripoli Khalifa al-Ghweil. Depuis que le régime de Kadhafi est tombé en 2011, un gouvernement à deux têtes, divisé et instable, règne sur le pays. L’un à Tobrouk, l’autre à Tripoli.

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Selon un diplomate européen à Bruxelles cité par l’AFP, imposer des interdictions de voyager et des gels d’avoir seraient d’efficaces représailles, « parce que les responsables politiques libyens aiment voyager à Malte ou en Italie pour faire du shopping ou se faire soigner ».

Des avertissements à l’échelle individuelle, donc, pour inciter ces responsables à sortir leur pays du chaos. Les dernières tentatives de mettre en place un gouvernement d’union nationale ont avorté. En février dernier, un vote de confiance devant le Parlement de Tobrouk – reconnu par la communauté internationale – pour qu’un gouvernement d’union nationale soit dirigé par Fayez al-Sarraj n’a pas pu avoir lieu, le nombre minimal de parlementaires présents n’ayant pas été atteint.

L’ombre de l’État islamique plane

« On ne peut pas continuer avec cette situation qui est un danger pour les Libyens, pour toute la région, (…) et pour l’Europe », a estimé le ministre, faisant directement référence à la menace terroriste qui plane dans la région. Le groupe État islamique (EI) profite de l’instabilité régnante pour étendre son influence.

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Les Occidentaux ont réaffirmé leur volonté de contribuer au rétablissement de la sécurité en Libye, si et seulement si un gouvernement d’union nationale le demande. La France, critiquée récemment par Barack Obama au sujet de son intervention dans le pays en 2011,réaffirme donc sa volonté de pousser la Libye à sortir de l’impasse. Il faudra toutefois convaincre l’ensemble des pays de l’UE. Le ministre français a reçu le soutien de la Grande-Bretagne, mais plusieurs pays se disent réticents à voter ces sanctions sans l’aval de l’ONU qui chapeaute depuis un an les pourparlers en Libye.

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