Burkina : soupçons de blanchiment d’argent concernant la transition
Le gouvernement a annoncé qu’il allait engager des procédures judiciaires en raison de soupçons de blanchiment d’argent sous le régime de transition, portant sur un montant total de 86 milliards de francs CFA.
Les nouvelles autorités burkinabè poursuivent leurs enquêtes au sujet des coulisses financières de la transition. Après avoir annoncé le lancement d’un audit sur la gestion du pouvoir par leurs prédécesseurs et la mise en place d’un comité interministériel chargé d’examiner différents marchés importants conclus à la fin de la transition, le gouvernement a annoncé, à l’issue du Conseil des ministres, mercredi 9 mars, qu’il essayait de faire la lumière sur des soupçons de blanchiment d’argent portant sur 86 milliards de francs CFA au cours de l’année 2015.
Le gouvernement se base sur un rapport de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF), une structure interministérielle chargée de recueillir les renseignements financiers sur le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Dans son rapport, la CENTIF affirme avoir des soupçons de blanchiment portant sur différentes opérations menées en 2015, dont le montant total s’élève à plus de 86 milliards de francs CFA. « Le traitement de l’ensemble des dossiers a engendré 27 rapports d’enquête financière soumis aux procureurs du Faso en vue de poursuites judiciaires », indique le compte-rendu du conseil des ministres, qui précise que les membres du gouvernement concernés ont aussi été chargés de suivre ces dossiers.
Soupçons des banques
Pour l’instant, rien ne permet de dire s’il s’agit bien d’opérations de blanchiment d’argent, et encore moins si elles sont liées à des responsables de l’ancienne transition. La CENTIF fait son rapport sur la base de déclaration de soupçons des banques, lesquelles lui transmettent leurs interrogations sur des transactions douteuses (comme des virements ou des retraits). « Ce sont des soupçons qui devront faire l’objet d’enquêtes approfondies, affirme une source judiciaire. Cela dit, il y a des montants importants, qui ne sont pas donnés à tout monde. »
Aucun nom de responsable ni de société n’a encore filtré du rapport du CENTIF. Interrogée par Jeune Afrique, une source ministérielle se contente d’évoquer des « ONG et des personnalités » suspectées. Plusieurs organisations de la société civile sont par exemple régulièrement accusées d’avoir reçu de l’argent de certains dirigeants de la transition, mais rien n’a pour l’instant été prouvé.
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