Orascom : les dessous d’un bras de fer
Le gouvernement algérien a des raisons d’être en colère contre Orascom Telecom Algérie (OTA, filiale de l’égyptien OTH), premier opérateur du pays, avec 13 millions d’abonnés, mais l’étranglement méthodique qu’il lui fait subir est du plus mauvais effet auprès des investisseurs.
Le gouvernement algérien a des raisons d’être en colère contre Orascom Telecom Algérie (OTA, filiale de l’égyptien OTH), premier opérateur du pays, avec 13 millions d’abonnés, mais l’étranglement méthodique qu’il lui fait subir est du plus mauvais effet auprès des investisseurs.
Alger peut arguer notamment qu’OTA n’a pas rapatrié les recettes de rooming obtenues sous la marque Djezzy, qu’il a voulu transférer 600 millions de dollars de bénéfices en Égypte et que sa maison mère a cédé sans vergogne son pôle ciment au français Lafarge, dont surtout deux cimenteries que l’État algérien lui avait vendues à prix d’ami.
Orascom s’est donc vu infliger un redressement fiscal de 600 millions de dollars. Pis, la Banque d’Algérie a bloqué tous ses transferts à l’étranger : Djezzy ne peut plus s’approvisionner en cartes à puce.
Orascom a tenté de se tirer de ce guêpier et est entré en négociation avec le sud-africain MTN pour lui céder son holding du Caire qui possède OTA. Bien que légalement les autorités algériennes ne puissent s’y opposer, elles ont prévenu qu’elles exerceraient leur droit de préemption sur la totalité des actions de Djezzy : si MTN (ou une société indienne aujourd’hui) le rachetait, sa licence ne serait pas renouvelée en 2016.
Persuadé de tenir Orascom à sa merci, le gouvernement serait prêt à payer Djezzy 2,5 milliards de dollars, alors que Naguib Sawiris, fondateur d’Orascom, en voudrait 7 milliards. « Nous sommes en présence d’un arbitraire d’État qui donne à réfléchir à plus d’un », souligne un observateur européen.
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