Niger : Hama Amadou n’a finalement pas été évacué de la prison de Filingué
L’opposant et candidat à la présidentielle Hama Amadou devait être évacué vers un hôpital de la capitale nigérienne, a-t-on appris vendredi 11 mars. Mais suite à une série d’incidents, il est resté sur place. Explications.
Vendredi 11 mars, Hama Amadou, 66 ans, devait être évacué à l’hôpital de Niamey pour des soins, selon un ordre signé par Marou Amadou, le ministre de la Justice. Il « souffre des yeux », assurait à la mi-journée Ousseïni Salatou, le porte-parole de la Coalition pour l’Alternance (Copa 2016), qui soutient la candidature de M. Amadou. « Il était malade depuis un moment et cela s’est compliqué hier (jeudi) et donc ils ont jugé utile de l’évacuer ce matin ». Mais contrairement à ce qu’ont affirmé dans la journée plusieurs membres de son entourage, l’opposant n’est jamais parti de Filingué. Retour sur une série de quiproquos et une non-évacuation qui, pour avoir été reportée, n’en reste pas moins rocambolesque.
Une députée du parti de Hama Amadou a d’abord affirmé que son candidat avait été évacué par hélicoptère. En réalité, l’hélicoptère n’a pas pu décoller suite à une panne technique. « Celle-ci a été rapidement réparée mais Hama Amadou n’a plus voulu voyager à bord de l’appareil », affirme le ministre Marou Amadou. L’opposant a alors demandé à être évacué par voie terrestre au moyen d’une ambulance, en compagnie de son médecin personnel. Il aurait pu arriver dans la soirée à Niamey, mais les risques d’un tel voyage en partie nocturne ont été jugés trop grands par les autorités qui n’avaient prévu aucun dispositif de sécurité entre la prison et Niamey, séparés par 180 km d’une route difficilement praticable.
Selon Marou Amadou, l’évacuation de Amadou a donc été reportée au lendemain.
Une demande de liberté provisoire examiné le 14 mars
L’ancien Premier ministre et ex-président de l’Assemblée, arrivé deuxième lors du premier tour de l’élection présidentielle, est écroué depuis novembre 2015 à la prison de Filingué, à 180 km au nord de Niamey. Il est accusé de trafic d’enfants dans un dossier de droit commun selon le pouvoir, mais que le candidat et son camp qualifient pour leur part de « politique ».
L’opposition, réunie au sein de la Copa en vue du second tour prévu le 20 mars, n’a eu de cesse de réclamer la libération de son candidat afin qu’il puisse battre campagne et affronter en toute régularité le président sortant. Ses avocats ont déposé une demande de mise en liberté provisoire, qui doit être examinée le 14 mars par la justice. Une précédente demande en ce sens avait été rejetée en janvier dernier.
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