Gabon : Ali Bongo Ondimba, candidat d’un parti au pouvoir miné par les divisions

Le congrès du PDG qui s’est tenu samedi a abouti à la désignation du président sortant, Ali Bongo Ondimba, comme candidat du parti à la présidentielle d’août. Mais entre camarades, la méfiance est à son comble.

Ali Bongo Ondimba en campagne présidentielle, le 23 août 2009. © Joel Bouopda Tatou/AP/SIPA

Ali Bongo Ondimba en campagne présidentielle, le 23 août 2009. © Joel Bouopda Tatou/AP/SIPA

GEORGES-DOUGUELI_2024

Publié le 14 mars 2016 Lecture : 2 minutes.

Samedi 12 mars, le Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir), a tenu un congrès pour investir solennellement Ali Bongo Ondimba, le chef de l’État sortant, qui avait déjà déclaré le 29 février sa candidature à l’élection présidentielle d’août prochain.

Sous un grand chapiteau dressé au jardin botanique de Libreville, au rythme de chants et danses, la fête aurait pu être belle s’il n’y avait autant d’électricité dans l’air. « Laissez-nous avancer », a scandé le fils d’Omar Bongo, reprenant les paroles d’une chanson composée pour la circonstance. Cibles des critiques du président et de ses partisans : les frondeur du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir).

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La machine à gagner créée il y a 48 ans par Omar Bongo est secouée par de nombreux conflits internes. Alors que des rumeurs relayées par la presse locale le disaient « en fuite », – et passé à l’opposition -, le secrétaire général du parti, Faustin Boukoubi, était bien le maître de cérémonie, qui a remis l’étendard du parti à Ali Bongo.

Entre démissions et exclusions, limogeages et retours en grâce, le président compte ses soutiens. Et entre camarades, la méfiance est à son comble. Nul ne sait pour qui roule son voisin. Les rumeurs n’épargnent pas le noyau dur de la famille Bongo. Discrète mais présente au troisième rang de la tribune officielle, Pascaline Bongo a fait mentir ceux qui prétendaient qu’elle manœuvrait contre son frère.

Des exclus bien présents

Les caciques sont venus eux aussi soutenir la candidature du président sortant : André Dieudonné Berre, Michel Essonghe, François Owono Nguéma se sont fait applaudir. Mais point d’Alexandre Barro Chambrier, député du 4e arrondissement de Libreville et meneur du courant fondeur Héritage et Modernité, ni de Michel Menga, poids lourd politique de l’Estuaire ou de Jonathan Ignoumba, questeur de l’Assemblée nationale. Les trois hommes ont été exclus du PDG l’avant-veille du congrès.

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Absents mais critiqués à longueur de discours, les animateurs de ce courant n’entendent pourtant pas renoncer. « Nous ne nous considérons pas comme exclus », se défend Barro Chambrier, qui entend créer une branche dissidente du PDG. « Nous irons à la bataille – la présidentielle – chacun avec son candidat », promet-il.

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