Côte d’Ivoire : un attentat malheureusement prévisible, des autorités sur le qui-vive

L’attentat terroriste perpétré hier à Grand-Bassam n’était pas une surprise pour les autorités ivoiriennes qui s’attendaient à une attaque meurtrière depuis plusieurs mois.

Le corps d’une victime sur la plage à Grand Bassam, après l’attentat qui a fait 16 morts, le 13 mars 2016. © Christin Roby /AP/SIPA

Le corps d’une victime sur la plage à Grand Bassam, après l’attentat qui a fait 16 morts, le 13 mars 2016. © Christin Roby /AP/SIPA

Publié le 14 mars 2016 Lecture : 2 minutes.

Après les attaques jihadistes de juin 2015, dans le sud du Mali près de la frontière ivoirienne, la Côte d’Ivoire se savait dans l’oeil viseur. L’attaque sur la plage de Grand-Bassam, le 13 mars, qui a fait 16 victimes, a choqué les Ivoiriens sans pour autant les surprendre.

Le plan antiterroriste – à l’image de Vigipirate en France – concocté par le Conseil national de sécurité (CNS) était activé en janvier dernier. Des patrouilles de la Brigade antiterroriste circulent déjà depuis plusieurs semaines dans les rues du Plateau et de Marcory à Abidjan.

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« On savait que nous étions une cible, confie une source proche des services de renseignement ivoiriens. Nos amis nous avaient alerté grâce à des interceptions de communications satellites entre des jihadistes qui ciblaient le pays. On s’était déjà préparé. »

Un conseiller du chef de l’État estime que, grâce à ces alertes, la réponse à l’attentat d’hier à Grand-Bassam a été efficace. Même si le nombre de victimes est tout de même élevé, la réaction rapide des forces de sécurité a été saluée de toutes parts. « Un test de simulation avait été organisé début mars, ce qui a permis une meilleure organisation des services de secours et surtout la réaction des forces de sécurité pour limiter le nombre de victimes » explique-t-il.

Attentats déjoués et organisation revue

Pour affronter au mieux la menace, le gouvernement a revu son dispositif antiterroriste l’an dernier. Deux hommes travaillent en étroite coopération avec le chef de l’État : Alain-Richard Donwahi, le secrétaire exécutif du Conseil national de sécurité (CNS), et le préfet Vassiriki Traoré, coordonnateur des Services de renseignements.

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Ainsi organisées, les autorités ivoiriennes ont déjà déjoué plusieurs attentats depuis le début de l’année. Deux scénarios étaient privilégiés par les suspects : l’explosion d’une voiture piégée et l’attaque d’un commando contre des lieux publics fréquentés par les expatriés. C’est le deuxième qui a finalement été réalisé.

Une coopération internationale pour protéger la Côte d’Ivoire

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La coopération entre les Français, les Américains et les autorités ivoiriennes s’est intensifiée depuis quelques mois.

Selon nos sources, l’armée française avait informé les Ivoiriens d’un schéma d’attaque découvert lors d’une opération contre des jihadistes à Tessalit au Mali. La France coopère étroitement avec la Côte d’Ivoire sur les questions terroristes. Deux spécialistes de l’antiterrorisme travaillent déjà sur le terrain avec le Centre de coordination des décisions opérationnelles (CDDO).

L’Union africaine, quant à elle, a renforcé sa représentation en Côte d’Ivoire en dépêchant un conseiller militaire et de sécurité, Malamine Konaré – fils de l’ex-chef d’État malien.

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