L’Union européenne suspend son aide au gouvernement burundais
Premier donateur du Burundi, l’Union européenne a suspendu ce lundi son aide directe au régime burundais afin de faire pression sur le président Nkurunziza qui refuse toujours le dialogue avec l’opposition alors que les violences se poursuivent.
![Le chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, au siège de l’Union européenne à Bruxelles, le 15 février 2016. © Virginia Mayo/AP/SIPA](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2016/03/14/sipa_ap21858528_000007.jpg)
Le chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, au siège de l’Union européenne à Bruxelles, le 15 février 2016. © Virginia Mayo/AP/SIPA
L’Union européenne (UE) a « suspendu les appuis financiers directs fournis à l’administration burundaise, y compris les appuis budgétaires, mais maintient intégralement son soutien financier à la population et son aide humanitaire », a indiqué le Conseil de l’Union européenne, par voie de communiqué, le 14 mars, jugeant « insuffisantes » les propositions d’engagement formulées par Pierre Nkurunziza.
Avec une aide globale de quelque 430 millions d’euros pour la période 2015-2020, l’UE est le premier donateur du Burundi. Début décembre, l’institution avait engagé des consultations avec le gouvernement burundais au nom de l’article 96 de l’accord de partenariat économique UE-ACP (accord de Cotonou), qui autorise sa suspension si l’une des parties estime que les éléments essentiels et fondamentaux de l’accord ne sont pas respectés.
La situation au Burundi reste très préoccupante
« La situation au Burundi reste très préoccupante pour l’UE, bien que nous ayons récemment entrevu quelques lueurs d’espoirs », a déclaré ce lundi Federica Mogherini, chef de la diplomatie européenne, insistant sur la mise en oeuvre de « mesures concrètes ». Mi-février, l’institution avait menacé de suspendre son aide directe à Bujumbura, suite à une attaque à la grenade dans la capitale burundaise, tuant un enfant et faisant une trentaine de blessés.
Malgré la récente visite du secrétaire général des Nations unies et de l’Union africaine (UA), le président burundais refuse toujours de négocier avec les opposants en exil, qu’il considère pour la plupart comme des instigateurs du coup d’État manqué de mai 2015. La semaine dernière encore, l’un des derniers opposants à ne pas avoir fui en exil a été arrêté à son domicile à Bujumbura.
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