La Tunisie compte emprunter jusqu’à un milliard d’euros sur les marchés internationaux en 2016
La Tunisie va émettre des emprunts obligataires sur le marché international à hauteur de 750 millions à un milliard d’euros. Le lancement est prévu d’ici au mois de mai au plus tard.
La Tunisie va émettre des emprunts obligataires sur le marché international à hauteur de 750 millions à un milliard d’euros. Le lancement est prévu d’ici au mois de mai au plus tard. Il s’agit notamment pour le pays de financer le déficit budgétaire qui s’aggrave. La loi de finances 2016 prévoit ainsi un encours de la dette publique équivalent à 53,4% du PIB, soit 50,3 milliards de dinars (environ 22,4 milliards d’euros) contre 40,7 % en 2010, avant la révolution.
Le gouvernement explique ces mauvais chiffres par une baisse des revenus du tourisme consécutive aux attentats terroristes qui ont touché le pays en 2015. Sur les deux premiers mois de l’année 2016, les recettes du secteur ont atteint 113,1 millions de dinars (environ 50,4 millions d’euros), en chute de moitié comparée aux mois de janvier et février 2015. Le pouvoir s’attend également à ce que les mouvements sociaux qui ont paralysé le pays en début d’année aggravent les résultats en fin d’année.
Grâce à cet emprunt international, l’État tunisien veut récupérer de l’argent frais afin de faire face aux dépenses croissantes et renforcer le stocks des avoirs en devises étrangères pour stabiliser le taux de change du dinar. Ce dernier a chuté de – 4,5 % face à l’euro entre mars 2015 et mars 2016, et de -25,7 % depuis 2010.
La procédure technique d’ores et déjà engagée
Le ministère des Finances aurait demandé à la Banque centrale de Tunisie de préparer le procédure technique pour le lancement de ces émissions.
L’an dernier, le pays avait déjà eu recours aux marchés obligataires. Tunis avait récolté un milliard de dollars via des obligations portant un taux de 5,875 % et une maturité de 10 ans.
Les emprunts permettront l’arrivée d’argent frais immédiat mais creuseront encore davantage la dépendance de la Tunisie auprès de ses créditeurs étrangers. Plus de 270 souscripteurs internationaux s’étaient manifestés pour l’eurobond émis en 2015.
« On ajoute une vision de court terme à du court terme, a déploré Mansour Moalla, ancien ministre des Finances dans les années 80 sous Habib Bourguiba, interrogé par Jeune Afrique. Il faut réviser en profondeur le système. Là, ce ne sont que des mesures pour répondre à des ‘péripéties’. Il faudrait soit augmenter les impôts, soit baisser les dépenses publiques, soit les deux. Mais personne ne va oser prendre ces mesures impopulaires. »
L'éco du jour.
Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Économie & Entreprises
- Doublé par la junte au Mali, Maroc Telecom restera-t-il dans le pays ?
- Chez Itoc au Sénégal, les enfants de Baba Diao revisitent la gouvernance du groupe
- Carburant en Afrique : pourquoi les exportateurs mondiaux jouent des coudes pour a...
- « Neuf des vingt pays qui présentent les taux de croissance les plus forts au mond...
- Sénégal : à quoi doit servir la nouvelle banque de la diaspora ?