Maurice : remaniement ministériel sur fond de malaise aux Finances
Le gouvernement dirigé par le vétéran sir Anerood Jugnauth depuis le 11 décembre 2014 subit ses premières secousses internes, avec pour résultat un mini-remaniement ministériel décidé le lundi 14 mars. Au coeur de ce malaise : Vishnu Lutchmeenaraidoo, le ministre des Finances qui est relevé « à sa demande » de ce poste.
« Désormais et jusqu’à nouvel ordre, je m’occupe du portefeuille des Finances et du Développement économique », a annoncé à la presse, le Premier ministre mauricien sir Anerood Jugnauth, qui affirme que son ministre des Finances lui a demandé d’être « relevé de ses fonctions en souhaitant vouloir continuer à servir le pays ».
Vishnu Lutchmeenaraidoo, qui était jusqu’à tout récemment l’homme de confiance de sir Anerood Jugnauth sur le dossier économique, se voit ainsi attribuer le ministère des Affaires étrangères, de l’Intégration régionale et du Commerce extérieur.
Prévisions trop ambitieuses
Le motif officiel de ce changement de poste : le surmenage.
Vishnu Lutchmeenaraidoo, 71 ans, a été hospitalisé en raison d’une bronchite et a manqué quatre Conseils des ministres ces dernières semaines. Mais sa maladie n’est pas la seule cause de son absence aux affaires.
Un différend l’oppose à son collègue Roshi Bhadain, ministre des Services financiers et de la Bonne gouvernance. Artisan avec sir Anerood Jugnauth du boom économique des années 1980, Vishnu Lutchmeenaraidoo avait promis de rééditer le « miracle économique » en retournant aux affaires en décembre 2014.
Cependant ses prévisions de croissance étaient jugées trop ambitieuses. Maurice a enregistré une croissance de +3,4 % alors que Vishnu Lutchmeenaraidoo avait promis 4 %. Le taux de chômage non plus n’a pas régressé, il reste de l’ordre de 8 % (environ 46 600 chômeurs). « On n’apporte pas la croissance en un jour, » avait répondu le ministre.
Regain d’optimisme
Les grands chantiers d’un coût de 3,5 milliards d’euros annoncés par le ministre et ses projets d’envergure (agrandissement du port et mise en chantier de 13 « villes intelligentes ») ont néanmoins redonné confiance aux investisseurs.
Le dernier indice de confiance publié en février dernier par la Chambre de commerce et d’industrie de Maurice témoigne d’un regain d’optimisme chez les investisseurs. L’indice a atteint 93,4 points, le meilleur score depuis 2012 [PDF].
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