Maroc : Kénitra, la zone franche auto qui monte
La dernière étape de la visite du Medef, le patronat français, au Maroc, les 10 et 11 mars, passait par Kénitra. À 50 km de la capitale marocaine, l’Atlantic Free zone, la zone franche dédiée à l’industrie automobile, est en plein développement dans le sillage de l’arrivée de Peugeot Citroën (PSA) qui, à compter 2019, veut y produire à terme jusqu’à 200 000 véhicules par an.
Quatre ans après son démarrage en septembre 2012, la première zone franche marocaine de Kénitra (une deuxième a été depuis ouverte à Tanger) espère bien augmenter le nombre des usines qu’elle accueille. Pour l’heure, selon les derniers chiffres officiels disponibles, 8 usines qui emploient 6 500 personnes ont été ouvertes.
La mise en service de la ligne à grande vitesse Tanger-Kénitra en 2018 et la perspective de la construction d’un port en eaux profondes contribuent à son attractivité. Plus récemment, en 2015, c’est surtout l’annonce de l’installation de PSA Peugeot Citroën dont l’usine doit livrer ses premiers véhicules 2019, qui a relancé les projets d’investissements.
Les travaux de l’extension de l’usine Saint-Gobain engagés en juin
L’usine Sekurit de Saint-Gobain, le groupe français de production de matériaux de construction, mise en service en 2012, anticipe déjà cette arrivée : « L’installation de PSA a bien sûr pesé dans notre décision de construire une extension », témoigne Philippe Mesureur, le directeur, alors qu’une délégation de patrons français est conduite le long des lignes de production de l’usine, la première a s’être installée dans la zone.
L’usine de Saint-Gobain emploie aujourd’hui 105 personnes qui produisent 400 000 pare-brise par an, 380 000 sont livrés à Renault (qui dispose d’une usine à Tanger), 20 000 à l’usine Opel de Saragosse. Si aucun contrat n’est encore évoqué, la proximité de l’usine Peugeot PSA, située 500 mètres de l’Atlantic free zone, place Saint-Gobain Sekurit parmi les partenaires de choix. « Nous sommes les seuls à produire des pare-brise en première monte au Maroc et au Maghreb », poursuit Philippe Mesureur.
Les travaux de l’extension commenceront en juin. La mise en service est prévue en janvier 2017. Saint-Gobain y emploiera au total 130 personnes et le site pourra produire plus d’un millions de barre brise par an.
L’arrivée de PSA fait des émules
À quelques centaines de mètres un immense chantier de 42 000 m2 : l’usine Kromberg & Schubert, le câbleur allemand est le dernier à avoir choisi de s’installer à Kénitra ainsi qu’il l’a annoncé en 2015. Il a frappé fort avec un investissement prévisionnel de 24 millions d’euros et la création de 2 200 emplois. Toujours dans le métier des fils et câbles électriques destinés à l’industrie automobile, c’est le tunisien Coficab qui a décidé de procéder à la construction d’une extension.
« La majorité des unités installées ont planifié une extension, notamment après l’annonce de l’arrivée de Peugeot PSA », témoigne Amine Makhkhoute, chargé de mission au centre régional d’investissements de Kénitra. « Les plus grands équipementiers ont besoin d’une grande masse salariale, la profondeur du bassin d’emploi de Kénitra a cette caractéristique. La situation géographique est importante aussi. »
Les sociétés installées en zone franche (qui exportent 70% de leur production) bénéficient d’exemptions et de réductions fiscales les premières années. La présence d’une ligne ferroviaire avec un port sec à l’intérieur de la zone, et le doublement prévu de la route nationale qui amène sur la zone, sont autant d’autres arguments incitatifs pour attirer investisseurs et entrepreneurs.
L’énergie, enfin, est également promue par les autorités marocaines pour faire la publicité de la zone. La ferme solaire de 2 mégawatts développée par le marocain Jet Energy fournit 20% des besoins des unités présentes, selon les chiffres de la société. Pour Chakir Bouatia, directeur marketing de Medz (filiale de l’investisseur institutionnel CDG qui développe les parcs d’activités marocains) : « À terme, avec l’installation d’un champ d’éoliennes, l’énergie renouvelable fournie à la production représentera 40% du mix énergétique ».
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