Deux cas de fièvre de Lassa détectés dans le nord du Togo

Les autorités sanitaires togolaises ont révélé lundi que deux cas de contamination à la fièvre hémorragique de Lassa avaient été confirmés dans le nord du pays. Il s’agit des premiers cas connus de cette maladie dans le pays depuis son identification au Nigeria en 1969.

Microscopie électronique du virus de Lassa. © AFP

Microscopie électronique du virus de Lassa. © AFP

ProfilAuteur_EdmondDalmeida

Publié le 16 mars 2016 Lecture : 3 minutes.

Se dirige-t-on vers une épidémie de fièvre de Lassa dans le nord du Togo ? Deux cas confirmés de cette maladie dans le district sanitaire de l’Oti (600 km environ au nord de Lomé) mobilisent les autorités depuis lundi 7 mars. « Un chirurgien et un infirmier, tous deux de nationalité américaine, ont été déclarés contaminés au virus », a confirmé à Jeune Afrique le professeur Moustafa Mijiyawa, ministre togolais de la Santé et de la Protection sociale.

Les deux hommes travaillaient pour un centre de santé confessionnel dans la préfecture de l’Oti. Le chirurgien évacué en Allemagne, est décédé le 26 février. L’infirmier qui travaillait avec lui a été évacué le 11 mars vers un hôpital des États-Unis, révèle le ministre de la Santé. Il s’agit des tout premiers cas signalés au Togo. Des investigations sont menées pour déterminer l’origine de la contamination. Trois cas suspects ont jusqu’ici été démentis par les analyses effectuées dans des laboratoires spécialisés.

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Surveillance renforcée

Ces derniers jours, 84 personnes – essentiellement des agents du centre de formation sanitaire dans lequel travaillaient les deux soignants américains – ont été placés en semi-quarantaine, avec un suivi quotidien. « Pour le moment aucun d’eux n’est malade mais nous renforçons la surveillance pour diagnostiquer au plus tôt les éventuels cas », explique Moustafa Mijiyawa.

Le taux global de létalité de la fièvre de Lassa est de 1% et peut atteindre 15% en milieu hospitalier (OMS)

« La détection de la maladie chez les personnes touchées est difficile », indique l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en raison de la variabilité de l’évolution clinique de la fièvre de Lassa. Environ 80% des personnes contaminées par le virus n’ont pas de symptômes. Dans le reste des cas, on note de la fièvre, une faiblesse généralisée et un mauvais état général. Après quelques jours, les malades peuvent présenter des céphalées, une irritation de la gorge, des myalgies, des douleurs thoraciques, des nausées, des vomissements, des diarrhées, une toux et des douleurs abdominales. Mais la maladie n’est pas incurable, surtout lorsqu’elle est détectée très tôt.

Cas signalés au Bénin

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Selon le site de l’OMS, son « taux global de létalité est de 1% et peut atteindre 15% en milieu hospitalier. » La fièvre hémorragique aiguë est « d’une durée d’une à quatre semaines » et elle « sévit en Afrique occidentale ». « Le virus de Lassa se transmet à l’homme par contact avec des aliments ou des articles ménagers contaminés par l’urine ou les excréments de rongeurs », ajoute l’OMS.

Les mouvements de populations sont difficiles à contrôler en Afrique de l’ouest, principalement entre le nord du Nigeria, le Bénin, le Togo, le Ghana et le sud du Burkina Faso. Mais les autorités de ces pays mutualisent leurs efforts pour circonscrire la maladie dont plusieurs cas ont déjà été signalés au Bénin en février.

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Mesures d’urgence

Épargné par Ebola, le Togo espère désormais éviter la propagation de la fièvre de Lassa. « Nous misons sur une intense campagne de sensibilisation des populations pour éviter une épidémie », explique le ministre de la Santé. Un numéro vert a été mis en place pour permettre de signaler les cas suspects. Des experts de l’OMS se déploient dans la zone pour soutenir les efforts des autorités sanitaires. Les États-Unis ont également convoyé sur place à partir du Liberia, du matériel de protection et des médicaments.

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