Katanga : avec l’embellie économique, les affaires reprennent

Avec la relance de l’activité minière, l’embellie profite en premier lieu aux secteurs de la banque, des transports, du BTP et des services.

Publié le 8 février 2011 Lecture : 3 minutes.

En matière de transports, la Société nationale des chemins de fer du Congo (SNCC), dont les voies et le matériel roulant sont très dégradés, n’est pas la mieux placée pour répondre aux besoins du secteur minier, en pleine expansion. D’autant que « le trafic, qui est actuellement de 8 000 à 10 000 tonnes par mois, doit passer à 40 000 t par mois en 2015 », indique le directeur commercial de la SNCC, Ir Wassa Wa Gombele. Le lancement, en 2011, du projet de transport multimodal (PTM), qui prévoit, entre autres, le renouvellement de 200 km et la restauration de 490 km de voies, ainsi que l’achat de matériel roulant, devrait améliorer la situation… Mais pas avant trois ans – au moins.

Le déclin du chemin de fer a profité aux transporteurs routiers. L’essentiel du trafic se fait en effet par la route, les exportations minières et les importations de marchandises diverses (dont les intrants pour l’industrie minière) mobilisant chaque mois 600 à 900 camions, qui font la jonction entre la province et les ports de Tanzanie, de Namibie et d’Afrique du Sud. Une manne, vue du péage routier entre Kolwezi et le poste douanier de Kasumbalesa, mais une surcharge catastrophique pour les routes.

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Près de 80 % du marché du transport routier est occupé par des Tanzaniens et, surtout, des Sud-Africains. Les transporteurs congolais sont peu nombreux. À l’exception de la société Hakuna Matata, leurs moyens leur permettent rarement de s’acquitter du dépôt de garantie demandé pour lever les marchandises dans les ports de la sous-région.

Sous-traitance locale

Le transport aérien a aussi pris de la hauteur. Luano, l’aéroport international de Lubumbashi, est desservi tant par des compagnies provinciales (qui assurent les liaisons avec l’hinterland minier), que nationales (dont, prochainement, Korongo Airlines, fruit d’un partenariat entre le belge Brussels Airlines et l’Entreprise générale Malta Forrest, berceau du groupe George Forrest International) et internationales (South African Airways, Ethiopian Airlines et Zambezi Airlines). Le dynamisme des échanges bénéficie bien entendu aux divers transitaires internationaux, comme Gecotrans et SDV.

Toujours pour répondre aux besoins et à la demande des miniers, d’autres activités se développent : restauration collective, logistique, travaux de géologie, d’analyse minérale, fourniture de matériels et d’intrants… De quoi favoriser la sous-traitance locale. Cependant, « beaucoup de miniers ont leur propre circuit d’approvisionnement et leurs sous-traitants habituels, qui sont à l’extérieur. Ils se débrouillent donc seuls », explique Félicien Tshibangu Yamba, le président de la section katangaise de la Fédération des entreprises du Congo (FEC).

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Dynamisés par les besoins en usines, en bureaux et en logements des miniers, ainsi que par les programmes routiers ou les projets de réhabilitation et de construction de centrales hydroélectriques, les chantiers d’infrastructures et de BTP mobilisent des sociétés locales (Safricas, Forrest…) et étrangères (dont le sud-africain Group Five et la China Railway Engineering Corporation). Misant sur ces marchés porteurs, le groupe Forrest compte, d’une part, investir dans l’hydroélectricité en partenariat avec des Sud-Coréens et, d’autre part, relancer la production de ses deux cimenteries, Interlacs et Cimenkat, en s’associant avec l’allemand HeidelbergCement. 

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