SOS logements

Clé de voûte de la modernisation des villes et de la société, l’habitat se caractérise, dans la plupart des pays du continent, par son insuffisance. En qualité comme en quantité.

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 30 novembre 2009 Lecture : 1 minute.

Davantage de logements ! C’est le leitmotiv des collectivités locales africaines pour répondre à la préoccupation numéro un des populations. À cet égard, les problématiques de l’habitat informel (qui touche surtout l’Afrique subsaharienne) et de la résorption des bidonvilles qui ceinturent les plus grandes villes – Lagos, Le Caire, Kinshasa, Nairobi, Alger… pour ne citer qu’elles – sont prioritaires. Mais il y a loin de la coupe aux lèvres et la plupart des municipalités sont débordées par ces phénomènes.

C’est particulièrement le cas à Luanda, ville conçue à l’origine pour 500 000 habitants et qui en abrite désormais… 5 millions. Depuis 2003, des dizaines de milliers d’habitants des bidonvilles ont été expulsés par la police et les bulldozers, au motif qu’ils n’avaient pas de titre de propriété – ce que plus d’un conteste. Beaucoup ont été relogés sous des tentes de fortune, à des kilomètres du centre-ville, sans eau ni électricité. À la place de leurs habitations informelles rasées, des promoteurs souvent proches du gouvernement érigent des centres commerciaux et des immeubles cossus… Tant et si bien qu’aujourd’hui, même si l’État promet, de son côté, de financer la construction de 1 million de logements, les Angolais doutent.

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À Luanda comme ailleurs, l’urgence est à la construction de logements sociaux. Sans oublier toutefois les besoins de la classe moyenne émergente. Car d’Alger à Johannesburg en passant par Ouagadougou, la cherté des loyers est l’un des plus grands sujets d’inquiétude des habitants avec, pour ceux qui peuvent accéder à la propriété, le prix d’achat des logements.

Il faut construire pour tous. Et se garder des ghettos : un défi majeur des agglomérations en expansion est d’intégrer des populations diverses dans un espace urbain pensé de façon globale, c’est-à-dire d’assurer, au sein des quartiers, la mixité des populations (classes aisées, moyennes et modestes), la mixité des fonctions (habitat, commerces, équipements et services publics…) et l’accessibilité, notamment la desserte en transports collectifs. 

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