Conjoncture : le Rwanda maintient son rythme de croissance en 2015

Le PIB du Rwanda a augmenté de +6,9 % en 2015, contre +7 % en 2014, porté notamment par la bonne santé du secteur agricole et des services. Les comptes extérieurs du pays se sont toutefois détériorés, en raison notamment de la baisse des revenus des exportations minières.

Vue du centre ville de Kigali (secteur Nyarugenge) depuis Ruhango. © Vincent Fournier/Jeune Afrique

Vue du centre ville de Kigali (secteur Nyarugenge) depuis Ruhango. © Vincent Fournier/Jeune Afrique

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Publié le 18 mars 2016 Lecture : 2 minutes.

En 2015, le PIB du Rwanda a atteint 5 837 milliards de francs rwandais (7 milliards d’euros), contre 5 395 milliards en 2014, soit une hausse de +8,19 % à prix courant.

À prix constant, la croissance réelle du PIB est de +6,9 % en 2015. Une performance proche de celle enregistrée en 2014 (+7 %).

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Services et agriculture

Selon le département des statistiques du gouvernement, ce résultat est du notamment à une bonne performance du secteur des services (47 % du PIB) a enregistré un taux de croissance réelle de +7,47 % en 2015. Sa contribution à la hausse du PIB a été de 3,7 points l’an dernier.

Le secteur agricole a enregistré une croissance réelle de +5 % en 2015, contribuant ainsi à hauteur de 1,5 point au taux de croissance de 2015. L’agriculture représente 33 % du PIB du Rwanda.

Le secteur industriel (14 % du PIB) a crû de + 7 % l’an dernier, apportant 1 point à la croissance globale de l’économie rwandaise en 2015.

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Signes de fragilité

Malgré cette bonne performance de l’économie rwandaise, dans un contexte marqué par un ralentissement de la croissance dans les grands pays pétroliers de la région, certains signes de fragilité sont apparents.

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Comme le rappelle l’agence de notation Standard & Poor’s (S&P), qui a abaissé le 11 mars la perspective sur la note du Rwanda (B+) de stable à négative, les comptes extérieurs du pays subissent de fortes presssions, en raison de la baisse des prix miniers.

Si l’industrie minière (cassitérite, coltan et wolframite) ne représente que 1 % du PIB du Rwanda, elle constitue un tiers des exportations de biens du pays. Selon S&P, la baisse des prix des minerais a entraîné une réduction de -40 % des revenus en devises du pays (exprimés en dollars américains) en 2015.

« Dans le même temps, une forte consommation et la dynamique d’investissement ont maintenu la croissance élevée des importations et nous estimons que le déficit du compte courant du Rwanda s’est élargi à environ 14 % du PIB en 2015 à partir d’un niveau déjà élevé de 12 % l’année précédente », écrit Standard & Poor’s.

« Cette situation a mis la pression sur le taux de change et conduit à un retrait partiel des avoirs extérieurs accumulés de l’économie », souligne l’agence qui estime que le franc rwandais a perdu environ -8 %, tandis que les réserves de la banque centrale se sont repliées de près de -15 % à 900 millions de dollars (quatre mois de paiements courants), soit seulement la deuxième année de baisse des réserves depuis 2003 après celle de 2012.

Perspectives

Parmi les signes positifs relevés par S&P, figurent toutefois : le contrôle du déficit public autour de -5 %  du PIB, un endettement limité (de 30 % du PIB fin 2015, il devrait atteindre 36 % en 2019) et de bonnes perspectives de croissance.

Selon les estimations de l’agence, la croissance du PIB du pays devrait être de +6 % cette année, avant de montrer progressivement  à 7 % en 2019, à mesure que les revenus du tourisme et des services augmentent et que les prix comme les volumes des exportations minières croissent.

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