PME : la Société financière internationale veut accélérer en Afrique

La filiale de la Banque mondiale veut intervenir dans une dizaine de fonds de capital-investissement, spécifiquement positionnés sur les PME en Afrique, et ce d’ici cinq ans. Elle participera à hauteur de 20 à 25% dans un programme d’investissement de 250 millions de dollars dans des PME africaines sur un périmètre géographique élargi.

Les locaux de Congo Call Center, une PME congolaise. © DR

Les locaux de Congo Call Center, une PME congolaise. © DR

Publié le 24 mars 2016 Lecture : 3 minutes.

Six ans après avoir validé le lancement de « SME Ventures », un programme d’intervention spécifiquement dédié au capital-risque dans les PME de Sierra Leone, du Liberia, de République démocratique du Congo (RDC), de Centrafrique, la filiale de la Banque mondiale veut accélérer sur ce segment en Afrique.

« Nous voulons participer à une dizaine de fonds de capital-investissement en Afrique dont l’objectif total dans les cinq prochaines années est de 250 millions de dollars, dont 20 à 25% viendront de la SFI », a indiqué Tracy Washington, la directrice du programme SME Ventures, en marge de la cinquième réunion annuelle tenue à Paris mi-mars.

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Démultiplier les prises de participations dans des fonds de capital-risque dédiés aux PME en Afrique

L’objectif pour la SFI sera de démultiplier les prises de participations dans des fonds de capital-risque dédiés aux PME en Afrique. Ainsi qu’elle l’a fait dans le fonds mauricien West Africa Venture Fund (WAVF) qui intervient au Liberia et en Sierra Leone. Ou encore dans les deux fonds gérés par la société d’investissement amsterdamoise XSML, le Central Africa SME Fund (CASF) et l’African Rivers Fund.

Soit environ 36 millions de dollars (en cumulant les prises de participation annoncées de la SFI dans le WAVF, le CASF et l’African Rivers Fund) qui pourraient être relevées de 50 à 62,5 millions de dollars fonction du nombre de participations nouvelles qui se concrétiseront.

Des montants qui peuvent apparaître encore relativement marginaux à l’aune des quelque 20 milliards de dollars investis chaque année par la SFI tous produits et secteurs confondus. Mais « là où on nous disait que le capital-investissement dans les PME africaines était impossible, nous avons fait la démonstration de l’inverse », défend Michel Botzung, en charge du programme dédié au soutien du secteur privé dans les zones de conflit (33 pays comptabilisés par la SFI dans cette catégorie).

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L’exemple de Congo Call Center

Parmi les bénéficiaires de ces fonds, il y a Fély Samuna, directeur exécutif de Congo Call Center, conviés à la réunion annuelle SME Ventures, cette année hébergée par Proparco, la branche d’investissement privé de l’AFD (Agence française de développement).

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La PME congolaise, née d’un premier contrat de gestion des relations avec les clients de l’opérateur de téléphonie mobile Tigo, a vu le CASF lui apporter 200 000 dollars en 2012, au taux de 12% et sur une période de remboursement de cinq ans, le tout pour financer l’accroissement de ses activités. Des conditions bien plus avantageuses que les 16% sur 12 mois qu’une banque commerciale de la place voulait accorder à Congo Call Center pour un prêt de 80 000 dollars.

Un apport en capital (CASF est devenu actionnaire à 25%) qui a permis à Congo Call Center d’élargir ses services de relations clients à Vodacom, à Airtel ainsi qu’à Orange. L’entreprise vient par ailleurs de s’associer avec l’éditeur de solutions de centres d’appels, Vocalcom, pour élargir son offre aux réseaux sociaux et glaner de nouveaux clients, comme Samsung, le Programme alimentaire mondial (PAM) ou encore, fin février, le CRS (Catholic Relief Service).

« Nous ne sommes pas largués dans la nature comme dans le secteur bancaire traditionnel. Nous avons aussi bénéficié de l’accompagnement qui est inclus dans la prise de participation du CASF », dit Fély Samuna. Les effectifs de Congo Call Center comptent désormais 285 salariés fixes, et une centaine d’intérimaires, pour un chiffre d’affaires de 2,75 millions de dollars fin 2015. Une croissance qu’il faut désormais gérer : l’entreprise va quitter les locaux de Tigo, son client historique, pour s’installer quartier GB à Kinshasa, dans l’ancienne usine d’une entreprise du secteur de la construction.

Des essors locaux de PME africaines qui font des émules, aussi, parmi les bailleurs partenaires de la SFI. « Nous voulons aller plus vite que ce que nous faisions précédemment », confirme ainsi Siby Diabira, chargée d’Affaires, Fonds Propres et Participations chez Proparco.

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