Anguios Nganguia Engambé : « Moi président du Congo, le Premier ministre sera une femme ! »
Anguios Nganguia Engambé avait tenté sa chance en 2009. Sans grand succès. L’homme d’affaires se présente de nouveau à la présidentielle de dimanche au Congo-Brazzaville et se proclame désormais le « candidat des idées neuves ». Interview.
Dans une élection, il y a toujours au moins un candidat hors-norme, qui ne rentre dans aucune case de l’échiquier politique. C’est le cas d’Anguios Nganguia Engambé, qui se présente pour la deuxième fois consécutive à la présidentielle au Congo-Brazzaville. Après 32 ans passés à l’administration publique, cet ancien inspecteur des douanes s’est tourné vers les affaires, puis est venue la politique.
Anguios Nganguia Engambé est en effet à la tête du Parti pour l’action de la République (PAR), réputé proche du pouvoir. Il se félicite d’ailleurs de diriger « la seule formation politique qui a organisé des primaires pour se trouver son candidat » à la présidentielle du dimanche 20 mars. Peu importe si, trop souvent, le parti se résume à sa propre personne. C’est lui qui gère tout : des frais de location d’une salle pour un point de presse à ses déplacements à travers le pays. « En jet privé loué à Paris, s’il vous plaît ! » précise-t-il.
Mais lorsqu’on le ramène sur le fond ou sur son projet de société, l’homme d’affaires n’est pas à une incohérence près. Discours incohérent tinté d’ego surdimensionné, le Donal Trump local s’autoproclame le « candidat des idées neuves », mieux le « candidat favori de tous les tours ».
Jeune Afrique : Vous considérez-vous comme un homme politique ou un homme d’affaires qui se lance dans la présidentielle ?
Rien ne peut se faire sans moi au Congo
Anguios Nganguia Engambé : Je suis un homme politique à la tête d’un grand parti, le PAR. Une formation politique qui est la première à avoir organisé des primaires au Congo, voire en Afrique. Je suis donc le candidat des idées neuves et de l’innovation. Rien ne peut se faire sans moi au Congo-Brazzaville.
Vous dites aussi appartenir à l’opposition. Mais pourquoi ne rejoignez-vous pas la coalition Frodac/IDC (Front républicain pour le respect de l’ordre constitutionnel et l’alternance démocratique et l’Initiative pour la démocratie au Congo) ?
Être membre du Frocad/IDC ou pas ne conditionne pas l’appartenance à l’opposition. Je suis sans doute la seule personne qui a combattu le gouvernement sortant pendant sept ans. Mais aujourd’hui, nous sommes dans une nouvelle République, il n’est plus le temps de revenir en arrière. Nous devons avancer.
Vous avez pris part au dialogue convoqué par le président Denis Sassou Nguesso. Vous reconnaissez-vous dans le « pôle du consensus de Sibiti » issu de ces pourparlers, qui ont validé le changement de la Constitution ?
Je ne fais que participer à un dialogue national. Ce dernier n’était pas une constituante, encore moins une conférence nationale souveraine.
Mais que répondez-vous à ceux qui vous accusent d’être le « candidat du pouvoir » ?
Le président Denis Sassou Nguesso est mon grand-frère
Je suis candidat pour entrer au Palais présidentiel. Je suis du nord et le président Denis Sassou Nguesso est mon grand-frère, mais je ne me présente pas à la présidentielle pour le compte d’un autre homme politique.
Quelles sont les grandes lignes de votre projet de société ?
Je vais présenter aux Congolais un projet de gouvernement. Moi président du Congo, le Premier ministre sera une femme. Ma directrice de cabinet sera également une femme. Je mettrai en place une équipe gouvernementale paritaire : 12 femmes et 12 hommes. Parce que les femmes ont aussi des compétences. Je mettrai aussi un accent sur l’éducation, la santé et la retraite.
Comment comptez-vous remporter le scrutin du 20 mars ?
J’ai mis en place une stratégie. Avec mon équipe, nous battons campagne autrement : pas de meetings publics. Car c’est aujourd’hui une perte de temps. Nous proposons un autre style de campagne. Nous distribuons des prospectus à travers le pays que nous sillonnons en jet privé ou en hélicoptère. Voilà une innovation !
Les conditions sont-elles réunies pour un scrutin crédible ?
Je suis candidat à la présidentielle. Je ne m’occupe que de ma campagne. Nous avons envoyé des représentants au sein de la commission électorale pour surveiller le bon déroulement du processus.
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