Tunisie : le président Essebsi appelle à l’unité face au terrorisme
Le président tunisien Béji Caïd Essebsi a appelé dimanche ses compatriotes à l’unité nationale face aux groupes jihadistes qui, selon les autorités, constituent l’une des principales menaces à la sécurité du pays.
« Sans unité nationale, aucune action ne peut réussir », a dit M. Essebsi dans un discours à la nation à l’occasion du 60e anniversaire de l’indépendance de la Tunisie, évoquant longuement les défis économiques et sociaux auxquels le pays est confronté ainsi que l’essor de la mouvance jihadiste.
« Nous avons souffert en 2015 du terrorisme et cette guerre va continuer », a réaffirmé M. Essebsi alors que la Tunisie a été frappée par trois attentats majeurs (72 morts) en un an, tous perpétrés par des terroristes tunisiens.
Attaques terroristes…
Ces dernières années, des milliers de Tunisiens, en majorité des jeunes, ont rejoint des groupes extrémistes comme l’État islamique en Syrie, en Irak et en Libye, constituant l’une des principales menaces à la sécurité du pays selon les autorités.
Le 7 mars, des dizaines de jihadistes ont lancé des attaques d’une ampleur sans précédent à Ben Guerdane, près la frontière libyenne. Ces attaques, non-revendiquées mais que les autorités ont attribuées au groupe terroriste État islamique (EI), ont coûté la vie à 13 agents de sécurité et sept civils ; 49 jihadistes sont également morts. Samedi, les autorités ont indiqué que deux terroristes ont encore été tués à la périphérie de Ben Guerdane dans le sud de la Tunisie.
Et défis économiques
« Nous sommes confrontés parallèlement à des défis économiques et sociaux, à la pauvreté, à la marginalisation de certaines régions et au chômage » a rappelé le président tunisien.
Si la Tunisie a réussi la transition démocratique née de sa révolution, elle ne parvient pas à faire redémarrer son économie. La croissance en 2015 a été inférieure à 1%, plombée par la crise du secteur touristique, une conséquence des attentats de 2015 au musée du Bardo à Tunis puis contre un hôtel de Sousse.
Signe de la morosité ambiante, le pays a connu en janvier sa plus importante contestation sociale, partie du centre défavorisé du pays, où le fléau du chômage est particulièrement fort.
Le gouvernement négocie actuellement auprès du Fonds monétaire international (FMI) une nouvelle ligne de crédit de 2,8 milliards de dollars pour les quatre prochaines années.
Retour de la statue de Bourguiba
M. Essebsi a par ailleurs confirmé que la statue du premier président tunisien Habib Bourguiba, déboulonnée sous son successeur Zine El Abidine Ben Ali, allait reprendre sa place dans le centre de Tunis. « Nous avons décidé, que la statue reprendra sa place, avenue Habib Bourguiba » a-t-il dit.
Cette statue montrant le père de l’indépendance de la Tunisie à cheval, le bras levé dans un salut, avait été déplacée à La Goulette, dans la banlieue nord de Tunis, peu après le coup d’État de Ben Ali contre Bourguiba, le 7 novembre 1987.
Renversé par une révolution le 14 janvier 2011, Ben Ali vit depuis en exil en Arabie saoudite.
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