Maroc – ONU : Ban Ki-moon tente d’obtenir le soutien des membres du Conseil de sécurité
Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, se réunit ce lundi avec les membres du Conseil de sécurité afin de les pousser à adopter une position claire sur son conflit avec le Maroc. Faisant monter d’un cran la tension, ce dernier a déjà expulsé 83 civils de la Minurso le 20 mars et demande à l’ONU de fermer le bureau de liaison de Dakhla.
Ce lundi 21 mars, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, se réunira avec les membres du Conseil de sécurité, lors d’un déjeuner, pour tenter d’avoir leur soutien dans le conflit qui l’oppose au Maroc suite à ses propos tenus lors de sa récente visite au Sahara et où il a qualifié la situation dans la région « d’occupation ».
Cette réunion intervient au moment où Rabat a commencé à appliquer des mesures de rétorsion à l’encontre de l’institution onusienne. Entre le 19 et le 20 mars, sur injonction du Maroc, 83 civils de la Mission de l’ONU au Sahara occidental (Minurso) ont quitté le territoire, a constaté l’AFP. Les derniers membres civils de la Minurso ont embarqué dimanche à 18h à l’aéroport de Laâyoune en direction de Casablanca, d’où ils quitteront le Maroc définitivement. « Actuellement la représentante spéciale pour le Sahara, Kim Bolduc, est toujours à Laâyoune, avec 27 autres civils de la mission « , s’est exprimé, Farhan Haq, porte-parole adjoint de Ban Ki Moon, le 21 mars lors d’un point de presse.
« Mais à partir de la semaine prochaine, il sera difficile d’assurer l’approvisionnement en eau et en nourriture des observateurs militaires. Nous avons clairement exprimé au Conseil de sécurité, qu’à moyen-terme, la mission ne pourra pas fonctionner correctement. En ce moment même, elle ne peut s’acquitter que de 15% de ses tâches « , a-t-il ajouté avant que Ban Ki-moon ne rencontre les membres du Conseil de sécurité lundi au cours d’un déjeuner.
La Minurso paralysée
Comme autres mesures de rétorsion, le Maroc a décidé de supprimer sa contribution financière au fonctionnement de la Minurso, soit quelque trois millions de dollars. Il a aussi déposé une requête auprès de l’ONU, demandant la fermeture du bureau de liaison de Dakhla, d’après le porte-parole adjoint de Ban Ki-moon.
Réuni en conclave, le 17 mars, pour tenter de désamorcer la crise entre le Maroc et Ban Ki-moon, le Conseil de sécurité n’est pas parvenu à trouver une position commune, laissant le soin à ses membres d’engager des discussions bilatérales avec le Maroc afin de trouver une solution. Déçu par l’absence « d’une position claire » de la part du Conseil, le secrétaire général va tenter ce lundi de le pousser à clarifier sa position, espérant obtenir son soutien.
« Si la Minurso peut être rendue inopérante par un état membre, menaçant de fait les habitants de la région d’un retour aux hostilités parce que le gouvernement (marocain) a été offensé par un simple mot, comment garantir la stabilité de n’importe quelle mission de maintien de la paix ?», a déclaré le porte-parole de Ban Ki-moon.
Le Maroc joue la carte des réseaux
De son côté, le Maroc a activé ses réseaux à l’international à travers différents canaux pour obtenir le soutien des grandes puissances. Le 19 mars, les États-Unis ont réitéré leur soutien au plan d’autonomie proposé par le Maroc, le qualifiant de « sérieux, crédible et réaliste ». « Il représente une approche potentielle qui pourrait satisfaire les aspirations du Sahara occidental », a affirmé le porte-parole de la mission américaine auprès de l’ONU, Kurtis Cooper, soutenant le processus mené par l’ONU.
En visite en Russie la semaine dernière, le roi du Maroc a pu avoir compter de Vladimir Poutine qui s’est exprimé, pour une solution mutuellement acceptable à la question du Sahara dans l’intérêt des populations et conformément aux principes et objectifs de la Charte des Nations unies. Les deux pays «ne soutiennent aucune tentation d’accélération ou de précipitation dans la conduite du processus politique, ni aucune sortie des paramètres déjà définis dans les résolutions actuelles du Conseil de sécurité», selon la déclaration des deux chefs d’État, faite à Moscou.
Pour le Sahara, Rabat propose un plan d’autonomie sous souveraineté marocaine tandis que le Polisario, allié de l’Algérie, revendique un référendum d’auto-détermination.
La crise entre le Maroc et Ban Ki-moon intervient à la veille de la présentation du rapport annuel de ce dernier sur l’état d’avancement du règlement du conflit qui sera soumis au vote fin avril et qui risque d’être critique.
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