Électricité : l’agence américaine OPIC ouvre un bureau à Abidjan

Pour renforcer les investissements dans le secteur énergétique en Afrique, l’agence américaine crée une antenne en Côte d’Ivoire. Sauf que les besoins en investissements restent colossaux et des obstacles se dressent devant le secteur privé.

Ici pylônes au Congo Brazzaville. © Antonin Borgeaud/JA

Ici pylônes au Congo Brazzaville. © Antonin Borgeaud/JA

fahhd iraqi

Publié le 21 mars 2016 Lecture : 2 minutes.

Ouverture du CEO Forum à Abidjan © DR
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Côte d’Ivoire : 4e édition de l’Africa CEO Forum à Abidjan

Une centaine de VIP de l’économie africaine (et les 800 participants) sont annoncés les 21 et 22 mars à la quatrième édition du Africa CEO Forum, en Côte d’Ivoire.

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L’Overseas Private Investment Corportation (OPIC) ouvrira cette semaine un bureau dans la capitale ivoirienne. L’annonce en a été faite en marge du quatrième Africa CEO Forum, ouvert ce lundi à Abidjan, par Elizabeth L. Littlefield, la présidente et directrice exécutive de cette agence américaine dédiée à l’investissement privé à des fins de développement.

Elizabeth L. Littlefield intervenait lors du panel dédié au secteur énergétique, intitulé « Préparer l’avenir : l’Afrique, prochain eldorado des énergies propres ». Pour la dirigeante de l’OPIC, qui intervient dans 150 pays dans le monde, l’ouverture de cette antenne africaine vient répondre au besoin d’accompagnement des firmes américaines qui s’intéressent de plus en plus aux investissements dans le secteur énergétique.

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Objectifs du bureau d’Abidjan

« Les entreprises américaines se réveillent et s’intéressent au développement de ce secteur sur le continent, insiste Elizabeth L. Littlefield. En 2015, l’OPIC a mobilisé 2,6 milliards de dollars d’investissement dont la moitié portait sur la production d’électricité ».

Par l’ouverture d’un bureau à Abidjan, l’OPIC entend contribuer à accélérer l’électrification dans le pays africains, où 600 millions de personnes en sont encore privées.

Pour couvrir ces besoins, « il faut mobiliser entre 30 et 40 milliards de dollars d’investissement par an en Afrique, alors qu’actuellement, nous n’en sommes qu’à 8 milliards de dollars. Les besoins restent colossaux », souligne Acha Leke, patron du bureau nigérian du prestigieux cabinet de conseil américain McKinsey, qui insiste sur l’importance de l’implication du secteur privé.

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Investissement, d’accord, mais en priorité les capitaux africains, nuance Siyanga Malumo, président de la Copperbelt Energy Corporation, la société active dans les réseaux énergétiques zambiens. « Il ne faut pas faire la distinction entre le capital provenant d’un homme africain – qui ne porte pas de costume comme moi – et celui venant d’investisseurs européens ou américains. »

Obstacles aux investissements

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Cependant, les opérateurs privés ne peuvent pas tout assumer. « Les entreprises peuvent investir dans la production, mais le secteur public doit redoubler d’efforts pour développer les réseaux. Cela ne sert à rien d’augmenter les capacités de production, si cette électricité n’est pas effectivement injectée dans les réseaux et n’est pas acheminée vers les populations », souligne Ahmed Nakkouch, président de Nareva, l’énergéticien marocain.

Au-delà du grand besoin de financement, les investisseurs dans le secteur énergétique sont confrontés à d’autres obstacles, à commencer par celui de la gestion du calendrier. « Il faut en moyenne trois ans pour négocier le projet d’une centrale électrique dans les pays africains », relève Oliver Andrews, directeur exécutif d’Africa Finance Corporation, l’institution financière panafricaine

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