Nigeria : les destructions causées par Boko Haram évaluées à 5,9 milliards de dollars
La Banque mondiale estime à 5,9 milliards de dollars les destructions provoquées par Boko Haram qui, dans le seul État de Borno a fait plus de 20 000 morts.
Le rapport de la Banque mondiale, qui n’a pas encore été publié, révèle l’ampleur des dégâts liés à l’insurrection islamiste qui sévit depuis 2009 dans le nord-est du Nigeria. Dégâts estimés à 5,9 milliards de dollars (plus de 1900 milliards de naira).
Ce rapport est le fruit d’une « évaluation de la reconstruction et de la pacification post-insurrection », un programme d’intervention impliquant la Banque mondiale, l’Union européenne et les Nations unies avec six États du nord-est du pays.
30% des habitations endommagés, plus de 550 écoles détruites
Rien que dans l’État de Borno, particulièrement touché par les attentats de Boko Haram, les combats ont détruit ou endommagé près de 30% des habitations, 5 335 salles de classe et bâtiments dans 552 établissements scolaires, 1 205 bâtiments administratifs, 76 postes de police, 35 stations d’électricité, 14 prisons, 201 centres de santé et 1 630 points d’eau.
Le gouvernement a aussi estimé que les pâturages, les bassins fluviaux et les lacs ont été empoisonnés dans 16 districts et que 470 000 têtes de bétails avaient été tuées ou volées.
20 000 morts dans l’État du Borno
Des sources ayant eu connaissance du rapport ont déclaré lundi à l’AFP que 20 000 citoyens pourraient avoir été tués dans l’État du Borno, d’où vient la majorité des 2 millions de déplacés internes, un chiffre plus élevé que les précédentes estimations.
Selon une source proche du gouvernement local, le rapport n’a pas encore été validé, une décision étant attendue sous peu en matière de financement. Trouver les fonds nécessaires provenant de l’étranger pourrait s’avérer problématique, a souligné cette source, compte tenu de l’économie déjà en berne du Nigeria.
En début d’année, le Nigeria avait adressé deux demandes d’emprunt – 2,5 milliards de dollars à la Banque mondiale et 1 milliard à la Banque africaine de développement afin d’aider à financer son déficit creusé par la chute des cours du pétrole. Pour l’heure, la Banque mondiale s’est refusée à tout commentaire.
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