Fer : en Afrique, l’heure n’est clairement pas aux investissements

La légère remontée des prix du fer [+ 12 % en février] a donné de l’espoir aux acteurs de la filière, mais je ne suis pas aussi optimiste.

La mine libérienne de Yekepa a produit 5 millions de tonnes de fer en 2013. © Arcelor Mittal

La mine libérienne de Yekepa a produit 5 millions de tonnes de fer en 2013. © Arcelor Mittal

Magnus Ericsson

Publié le 29 mars 2016 Lecture : 1 minute.

Pour moi, on assiste seulement à une stabilisation durable des prix à un niveau plancher très bas, autour de 50 dollars la tonne, pour un minerai acheté en Chine et ayant une teneur en fer de 62 %. Un prix très faible, quand on se souvient que ce même minerai était acheté plus de 100 dollars la tonne entre novembre 2009 et mai 2014, avec un pic à plus de 180 dollars début 2011.

La faible hausse de ce dernier mois s’explique sans doute par le désastre écologique causé par la rupture du barrage de la mine de Samarco, au Brésil, qui a entraîné une baisse de la production de fer à court terme. Mais à plus long terme la situation restera difficile pour les groupes de la filière : la capacité de production continue de croître, notamment en Amérique du Sud, tandis que la demande mondiale stagne.

Les trois géants miniers que sont Vale, Rio Tinto et BHP Billiton cherchent à réduire leurs coûts et à adapter leurs produits aux grands clients

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Deux événements permettront selon moi d’inverser la tendance : la fermeture des mines de fer chinoises, peu compétitives, ainsi que celle de certaines aciéries. Car le prix de l’acier est lui aussi très bas. Tant qu’il ne remontera pas, celui du fer non plus. Dans ces conditions, les trois géants miniers que sont Vale, Rio Tinto et BHP Billiton cherchent à réduire leurs coûts et à adapter leurs produits aux grands clients.

En Afrique, l’heure n’est clairement pas aux investissements : les grands gisements de fer – comme ceux de Rio Tinto au mont Simandou, en Guinée – sont loin de l’entrée en exploitation. Mais un groupe comme la Snim, en Mauritanie, qui a orienté ses exportations vers l’Europe – dont la demande reste importante -, garde de bonnes perspectives à long terme même s’il souffre actuellement des cours très bas. »

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