Niger : Mahamadou Issoufou réélu avec 92,49% des suffrages, selon des résultats provisoires

Mahamadou Issoufou a été réélu au second tour de l’élection présidentielle nigérienne, selon les résultats globaux provisoires publiés par la Commission électorale nationale indépendante mardi. Le président sortant remporterait 92,49% des suffrages.

Mahamadou Issoufou à Tokyo, au Japon, le 19 juin 2015. © Pool for Yomiuri/AP/SIPA

Mahamadou Issoufou à Tokyo, au Japon, le 19 juin 2015. © Pool for Yomiuri/AP/SIPA

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Publié le 22 mars 2016 Lecture : 2 minutes.

Mahamadou Issoufou a remporté le second tour de la présidentielle nigérienne, selon les résultats globaux provisoires communiqués par la Ceni mardi 22 mars. Le président sortant, qui accède à un second mandat, remporterait 92,49%% des voix au second tour de la présidentielle. Mahamadou Issoufou, qui était sorti vainqueur du premier tour avec 48,41%, avait en effet fait le plein de soutien à l’approche du second round, confortant son avance.

Face à lui, son adversaire, Hama Amadou, ne totaliserait que 7,51% des suffrages. Le candidat était pourtant soutenu par la Coalition pour l’alternance 2016 (Copa 2016), dont faisaient partie Seini Oumarou (Mouvement nigérien pour la société du développement, MNSD) et Mahamane Ousmane (Mouvement nigérien pour le renouveau démocratique, MNRD-Hankuri). Il avait obtenu 17,79% au premier tour.

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Mais cette coalition d’opposition avait appelé à un boycott actif, en réclamant la mise en place d’une transition politique. Surtout, Hama Amadou, qui était emprisonné à Filingué depuis novembre, a été évacué vers Paris pour raisons sanitaires le 16 mars dernier, et a donc suivi le vote depuis l’hôpital américain de Neuilly, après avoir fait campagne depuis sa cellule. La Copa 2016 a d’ores et déjà annoncé qu’elle ne reconnaissait pas les résultats du scrutin.

Peu avant leur proclamation, elle a dénoncé « une mascarade électorale dans laquelle l’expression de la volonté populaire, la vérité et la justice sont défigurées ». « À partir du 1er avril 2016 [date à laquelle la Cour constitutionnelle doit au plus tard valider ou non les résultats, NDLR], la COPA revendiquera la légalité républicaine au nom de la souveraineté populaire ».

Le taux de participation en question

L’issue de ce second tour ne réservant que très peu de suspense, c’est bien le taux de participation, et donc la réussite ou non du boycott de l’opposition, qui a été au coeur des débats depuis le vote du 20 mars. Selon la Ceni, la participation s’élèverait à 59,79%. Un chiffre qui a d’ores et déjà été contesté au sein de l’opposition, qui a publié, dans la journée de lundi 21 mars, des communiqués faisant état d’une participation d’environ 10% (11,05% selon le dernier document).

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« Les bureaux de vote étaient vides, certains ont même fermé sans avoir reçu un bulletin », croit savoir une source au sein de la Copa 2016. « Ce sont des mensonges », a-t-on aussitôt rétorqué, au sein du parti présidentiel, le Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS), qui souligne que l’opposition, en se retirant du processus électoral et de la Ceni, ne peut avoir obtenu de chiffres crédibles.

L’Union européenne, sans mentionner de chiffres, a de son côté pris « note de la baisse de participation », dans un communiqué publié lundi 21 mars. Elle dit « plaider pour l’établissement d’un climat politique apaisé, à travers un dialogue inclusif et constructif, contribuant à la consolidation de la démocratie et au bon fonctionnement de toutes les institutions ». L’organisation internationale de la francophonie (OIF) plaide également pour qu’un dialogue se mette en place très rapidement. Michel Kafando, chef de la mission d’information de l’OIF déployée à Niamey, a évoqué la question avec l’opposition et le président Issoufou. Il se dit optimiste.

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