Consumer : des outsiders venus du Sud

Trois groupes latino-américains se glissent dans le top 50 mondial publié par le cabinet OC&C. Les asiatiques pourraient bientôt suivre.

Publié le 22 juillet 2011 Lecture : 2 minutes.

À ce jeu-là, le brésilien JBS tient le haut du pavé. Premier classé dans les pays émergents, il arrive en 15e position au niveau international. JBS est le leader mondial de la production de viande, avec 140 usines et plus de 120 000 salariés. L’abattoir provincial de la famille Batista est devenu un géant, après 14 acquisitions en cinq ans, dont celles de l’américain Pilgrim’s en 2009 et du belge Toledo l’an passé. Une stratégie financée par la Banque nationale de développement, qui va convertir ses obligations en actions JBS. Ce qui doit réduire l’endettement du groupe (7 milliards de dollars), lequel veut marquer une pause dans son extension.

Frénésie identique chez son compatriote Brasil Foods, ainsi que chez le mexicain Grupo Bimbo. Ce dernier est le leader mondial des pains emballés (plus de 150 marques). Il emploie 108 000 salariés répartis sur 103 sites de production à travers le monde, dont 25 en Amérique latine (hors Mexique), 34 aux États-Unis et 2 en Chine.

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Mais déjà d’autres prétendants, tous asiatiques, frappent à la porte du top 50 (voir tableau). Le chinois Wahaha pourrait y figurer, mais cet ancien associé de Danone – le groupe français a mis un terme à leur partenariat en 2009, après avoir découvert que Wahaha écoulait des produits sans en partager les bénéfices – est exclu du classement parce qu’il ne publie pas de rapport annuel.

Le point commun entre ces figures montantes ? « Ces groupes sont d’abord sur de gros marchés nationaux. Ce qui favorise l’émergence de champions qui ont des moyens financiers importants pour se développer à coups d’acquisitions, souvent très rapides, dans les pays du Nord », souligne Jean-Daniel Pick, associé d’OC&C et auteur de l’étude.

Tigres

Mais ces « tigres locaux », qui sont de plus en plus puissants dans leurs pays, doivent faire face sur leurs terres, en retour, à une concurrence accrue des multinationales, attirées par la croissance forte des pays émergents. Jusqu’à « devenir des proies faciles et se faire parfois racheter par des champions mondiaux », note Jean-Daniel Pick.

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Il faut dire que les cinq premiers du top 50 ont de solides moyens, avec des chiffres d’affaires entre 49,2 milliards (Kraft Foods) et 99,7 milliards de dollars (Nestlé). En 2010, Pepsico et Danone ont ainsi pris le contrôle de géants russes de l’agroalimentaire, respectivement Wimm-Bill-Dann et Unimilk. Le néerlandais Heineken a repris le mexicain Femsa Cerveza, et l’américain Heinz a acquis Foodstar, spécialiste chinois des sauces. Et l’Afrique ? « C’est une terre de promesses », note Jean-Daniel Pick. Le suisse Nestlé veut faire passer sa part de production locale de 25 % à 70 % dans les cinq ans au sud du Sahara… 

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