Cameroun : des pâtes aux oeufs d’or
Leader national, le groupe La Pasta SA se diversifie encore. Il s’apprête à ouvrir la première semoulerie du pays.
En 2005, au terme d’un appel d’offres international supervisé par la filiale sénégalaise de BNP Paribas, La Pasta SA acquiert Panzani Cameroun, alors leader national sur son créneau. Le groupe peut ainsi consolider son pôle pâtes alimentaires. Et se mettre à rêver de leadership sous-régional.
Dans la farine aussi
Entre 2002 et 2011, l’effectif du groupe est passé de 100 à 700 employés, les deux entités et deux marques (La Pasta et Panzani) coexistant et fonctionnant comme deux entreprises distinctes. Panzani Cameroun est resté dans son créneau initial, les pâtes alimentaires, tandis que La Pasta se développe également dans la production de farine. « Aujourd’hui, notre chiffre d’affaires cumulé est de 35 milliards de F CFA (plus de 53 millions d’euros). Nous l’avons pratiquement multiplié par sept depuis la création de La Pasta, affirme Célestin Tawamba. Et nous comptons bien faire mieux dans les deux prochaines années. »
Bientôt à l’export
Pour l’instant, le groupe concentre son activité de production et de distribution sur le marché national. Seules les pâtes alimentaires sont exportées dans la sous-région. Les responsables de La Pasta SA – l’un des deux leaders nationaux de la fabrication de farine, avec Les Grands Moulins du Cameroun – estiment qu’exporter la farine en Afrique centrale serait pour le moment une aventure périlleuse. Et pour cause : « Dans la sous-région, la réglementation est chaotique. Il y a des distorsions fiscales, parce que le code douanier n’est pas appliqué de façon uniforme, et les procédures douanières ne sont pas simplifiées au niveau du Cameroun », regrette Célestin Tawamba. Malgré cet environnement peu favorable, l’entreprise maintient son ambition de se développer à l’export.
La Pasta SA poursuit la consolidation de ses activités dans le domaine céréalier. La société vient en effet d’investir près de 2,5 milliards de F CFA pour l’acquisition d’une semoulerie, qui entrera en production au cours du premier semestre 2012. Conséquence immédiate de la mise en service de cette unité : la création de 100 emplois supplémentaires. En cours d’installation sur le site des usines de La Pasta SA, à Bonabéri, elle sera la seule du pays à transformer le blé dur en semoule ; jusqu’à présent, celle-ci était fabriquée à l’étranger et importée au Cameroun par les fabricants de pâtes.
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