Bamako-Ouaga : le match reprend dans le coton

Les cotonculteurs maliens redressent la barre. Mais ont encore du chemin à parcourir pour rattraper leurs concurrents burkinabè.

Publié le 4 octobre 2011 Lecture : 2 minutes.

Premiers producteurs de coton en Afrique subsaharienne : le Mali et le Burkina. Avec un net avantage pour le champion burkinabè, qui affiche une production de 600 000 tonnes de coton-graine pour la campagne 2010-2011, alors que son challenger malien ne lui oppose que 243 000 t (en hausse de 7 %), pour une valeur totale de plus de 45 milliards de F CFA (69 millions d’euros, en hausse de 16 %).

Deux écoles s’affrontent : le Burkina a introduit le coton transgénique, tandis que le Mali, malgré le vote d’une loi autorisant les organismes génétiquement modifiés (OGM), se heurte à la résistance de la société civile et des producteurs.

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Plombée. Depuis sa production record de 620 000 t en 2003-2004, la cotonculture malienne a perdu de sa superbe, plombée par la chute des cours mondiaux et les problèmes structurels. La privatisation de la Compagnie malienne pour le développement du textile (CMDT) n’a pas encore abouti. Par ailleurs, la chute du prix du kilo de coton premier choix de 210 F CFA (en 2004) à 160 F CFA (en 2006), quand les coûts des intrants (engrais et pesticides) restent identiques, la complique. Conséquence : les cotonculteurs ont préféré des cultures plus lucratives, notamment les céréales.

Production de coton-graine au Mali

Pour relancer la filière, le gouvernement malien a engagé un vaste programme de développement et augmenté les subventions aux cotonculteurs (de plus de 26 milliards de F CFA en 2010). Des efforts qui portent leurs fruits : la filière coton est désormais la plus mécanisée du pays et 243 000 t de coton ont été récoltées en 2010-2011.

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Le plan de campagne 2011-2012 est revu à la hausse. Les acteurs de la filière, dont la CMDT, tablent sur une production de 500 000 t (qui semble très ambitieuse), grâce au maintien de la subvention des engrais par le gouvernement, à l’apurement des dettes internes des coopératives (évaluées à plus de 3 milliards de F CFA) et à l’augmentation du prix d’achat aux producteurs, de 255 F CFA le kilo de coton-graine premier choix (contre 245 F CFA au Burkina), au lieu de 185 F CFA pour la campagne 2010-2011 (contre 200 F CFA au Burkina).

Quant au Burkina, il veut atteindre, pour la même période, une production record de 700 000 t, avec l’ensemencement de 80 % des surfaces cultivées en coton transgénique. Reste à développer l’aval de la filière, les deux pays ne transformant sur place que moins de 2 % de leur production de coton.

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