Afrique centrale : la BEAC projette une croissance de 2 % en 2016 dans la zone Cemac

La Banque centrale confirme la persistance cette année du ralentissement de l’activité au sein des six pays membres, mais maintient son taux directeur inchangé, au terme de la première session de son comité de politique monétaire, le 21 mars.

Lucas Abaga Nchama. © Eric Larrayadieu/Africa CEO Forum

Lucas Abaga Nchama. © Eric Larrayadieu/Africa CEO Forum

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Publié le 22 mars 2016 Lecture : 2 minutes.

Moins prononcé que l’année dernière, le ralentissement au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) se confirmera en 2016. Le taux de croissance devrait se situer autour de +2 %, contre +2,8 % en 2015 (un taux un peu supérieur aux +2,4 % estimés par la BEAC en décembre dernier)et +4,8 % en 2014, selon la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) qui a tenu le 21 mars la première session de son comité de politique monétaire.

Une conjoncture atone donc, « en raison de la persistance des effets collatéraux de la chute des cours mondiaux du pétrole qui continueraient d’entraîner une dégradation des finances publiques, et ce en dépit de la bonne tenue des activités non pétrolières », note le communiqué de presse de la Banque centrale commune au Cameroun, au Gabon, au Congo-Brazzaville, à la Guinée équatoriale, au Tchad et à la République centrafricaine.

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A la suite de Christine Lagarde en visite dans la région en janvier, le gouverneur de la BEAC suggère aux pays de la Cemac d’améliorer les dépenses d’investissement, en priorisant les projets d’infrastructure. « Mais nos Etats doivent surtout avoir accès aux ressources générales du FMI en période de crise ; ce qui n’est pas le cas en ce moment », insiste Lucas Abaga Nchama.

Déficits jumeaux

Si l’inflation risque de se relever et passer de +2,3 % en 2015 à +2,7 % cette année, les déficits jumeaux continueront de se dégrader. Le solde budgétaire se creusera de trois points, pour se situer à -7,1 % du PIB. Après avoir subi un plongeon l’année dernière, à -12 % du PIB, le déficit des transactions courantes est attendu à -14,2 % en 2016.

« Nous exportons des matières premières non transformées et importons surtout des équipements pour soutenir les projets d’investissement », souligne Lucas Abaga Nchama pour expliquer l’ampleur du creusement.

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En dépit d’une telle morosité, la BEAC n’a pas jugé utile de modifier son taux directeur, passé de 2,95 à 2,45% au terme du comité de politique monétaire qui s’est tenu le 9 juillet 2015.

Franc CFA : la convertibilité refait surface

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Le dossier de la convertibilité des francs Cfa de l’Afrique centrale et de l’Afrique de l’Ouest sera au menu de la rencontre entre le gouverneur de la BEAC et son homologue de la BCEAO, lors de la prochaine réunion des ministres des Finances de la zone franc, dans la première moitié d’avril, à Yaoundé.

« Nous essayerons de faire avancer les choses, notamment la sécurité des transactions à travers l’interconnexion des systèmes de paiement. C’est un préalable, car il n’est pas question de favoriser le blanchiment d’argent et le terrorisme en laissant des gens se balader avec des mallettes d’argent », insiste Lucas Abaga Nchama.

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