Maroc : des résultats financiers 2015 dans le vert pour l’Office chérifien de Phosphate

Le producteur marocain d’engrais OCP a rendu public mardi ses résultats annuels de 2015. Ils confirment les fortes performances du premier semestre, tant en termes de volume d’activité que de rentabilité. En attendant l’expansion l’africaine.

Plateforme de l’OCP de Jorf Lasfar à El Jadida. © Alexandre DUPEYRON/JA

Plateforme de l’OCP de Jorf Lasfar à El Jadida. © Alexandre DUPEYRON/JA

Publié le 23 mars 2016 Lecture : 2 minutes.

Au terme de l’exercice 2015, l’Office chérifien de Phosphate (OCP) — créé en 1920 par le maréchal français Lyautey pour valoriser le phosphate et détenu à 95% par l’État marocain — confirme les bons résultats enregistrés au premier semestre.

Bien que le « quatrième trimestre 2015 était stable en comparaison avec le quatrième trimestre de 2014 », le producteur marocain d’engrais a enregistré un chiffre d’affaires à 47,74 milliards de dirhams à la fin de 2015, contre 41,43 milliards à la fin de 2014. Soit une hausse de 15% entre les deux dates, quand les six premiers mois de l’année avait vu une hausse de l’activité de +20,12 %.

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Hausse de la production

« Durant ce trimestre (le quatrième), la hausse du chiffre d’affaires de la roche (phosphatée extraite à Khouribga et Gantour, au sud-est de Casablanca, et Boucrâa dans le Sahara) a neutralisé la baisse enregistrée sur le chiffre d’affaires de l’acide (produit intermédiaire entre la roche phosphatée et les engrais) et de l’engrais », a noté l’OCP mardi 22 mars à l’occasion de la publication de ses résultats annuels 2015. Ceux-ci font également ressortir une hausse de l’Ebitda (les revenus avant intérêts, impôts, dotations aux amortissements et provisions) qui atteignent 17,6 milliards de dirhams contre 11,4 milliards de dirhams en 2014, soit une « progression de la marge d’Ebitda qui s’élève à 37% contre 28% en 2014 ».

« Cette amélioration est due principalement à la croissance de la marge brute, de la hausse de la production stockée et à un effet parité (avec le dollar) positif », note le groupe qui s’est engagé dans une hausse de la production d’engrais visant à capter la hausse des importations mondiales d’engrais, utilisés à des fins d’augmentation des rendements agricoles.

Dans cette perspective, l’OCP veut relever sa production de phosphorite (ensuite broyée et traitée pour en libérer le phosphate) à 47 millions de tonnes annuelles en 2017 (contre 34 millions de tonnes en 2014), pour atteindre 12 millions de tonnes d’engrais en 2017 (les exportations ont atteint 4,8 millions de tonnes en 2014). D’autant plus que le Maroc a les premières réserves de phosphorite dans le monde (50 000 millions de tonnes) selon les dernières estimations annuelles de l’Institut géologique des États-Unis.

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Une hausse de la production qui permet aussi de compenser la baisse du prix de la tonne de phosphate naturel, à 115 dollars américains la tonne en février 2016 contre 202,5 dollars en janvier 2012, selon des données de la Banque mondiale.

Endettement

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Au terme de l’exercice 2015, la dette nette de l’OCP s’établissait à 35,2 milliards de dirhams (3,6 milliards dollars), contre un endettement financier brut de 40 milliards de dirhams fin 2014 qui avait doublé par rapport aux 20,6 milliards comptabilisé en 2013.

Le producteur marocain d’engrais développe une stratégie de fort développement sur le continent, par la création d’une filiale ad hoc, OCP Africa, et l’ouverture d’une nouvelle usine sur la côte Atlantique du royaume. Le magnat nigérian Aliko Dangote, présent dans l’agro-industrie et le ciment notamment, négocie avec l’OCP pour la fourniture en phosphates d’une nouvelle usine d’engrais.

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